

mars - avril 2016
•
anform !
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ma
santé
dans des termes évoquant une telle
lésion.”
Il s’agit donc d’un phéno-
mène subjectif et,pour le spécialiste,
tout malade qui dit avoir mal doit
être cru et pris en considération. Or,
dans le cas des douleurs liées au
zona, qui durent après la disparition
des vésicules, il s’agit bien de dou-
leurs neuropathiques intenses dont
la cause ne se voit plus.
SURTOUT LES SENIORS
Les conséquences de ces douleurs
sont dramatiques : 41 % des pa-
tients perdent la joie de vivre, 42 %
ont des troubles du sommeil, 35 %
des troubles de l’humeur, 34 % ont
une baisse de l’activité en général
et 38 % perdent l’aptitude au tra-
vail. L’impact sur la vie quotidienne
et sociale est donc très important.
Les seniors sont particulièrement
touchés, car leur système immuni-
taire est fragilisé. C’est donc chez
eux que la réactivation du virus est
la plus fréquente.
“Certains patients
souffrent de dépression, pouvant
aller jusqu’au suicide, dans de rares
cas.”
Pour lutter contre ces dou-
leurs, les professionnels disposent
de moyens médicamenteux (les
mêmes que ceux utilisés pour le
traitement des douleurs neuropa-
thiques)et non médicamenteux (ap-
pareils permettant électroniquement
de brouiller le message de la dou-
leur,sous la peau).“
Dans la pratique,
nous nous trouvons parfois confron-
tés à l’inefficacité des traitements
• 3 à 5 jours avant
l’éruption, des douleurs
sont ressenties dans
une zone bien précise
et d’un seul côté.
• Phase aiguë, avec 15
à 30 jours d’éruption
cutanée plus ou moins
importante dans son
étendue et dans le
nombre de vésicules.
On peut la comparer
à une “varicelle
localisée”.
• Phase de croûtes et
d’assèchement des
vésicules pendant une
quinzaine de jours.
• Phase post-
zostérienne : toutes
les lésions ont disparu
mais persistance des
douleurs sur peau saine.
Zona, une maladie
en quatre temps
ainsi qu’à des intolérances.”
En effet,
les seniors sont souvent déjàtraités
pour d’autres pathologies.
UN VACCIN
POUR PRÉVENIR
C’est justement à cette population
fragile que s’adresse le nouveau
vaccin Zostavax du laboratoire Sano-
fi-Pasteur. Une importante étude pu-
bliée en 2005 dans le
NewEngland
Journal of Medecine
montre que le
vaccin prévient l’apparition du zona
dans 51,3% des cas,réduit de deux
tiers les douleurs post-zostériennes
et de trois quarts les formes graves
du zona, facteur de risque de ces
douleurs.Inscrit sur la liste des médi-
caments remboursables aux assurés
sociaux, le Zostavax est commercia-
lisé en France depuis juin 2015. Il
est remboursé entre 65 et 74 ans
(jusqu’à79 ans d’ici 2017).
“Ce vac-
cin permet de réduire les souffrances
des seniors et,par conséquent leur dé-
clin.C’est ce qui est important et c’est
mon cheval de bataille depuis plus de
trente ans”
,conclut le Dr Pierre Tajfel.
“Tous ceux qui ont eu la varicelle un jour, soit 95 %
de la population, sont susceptibles de faire un zona.”
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