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mars - avril 2016

anform !

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ma

santé

et pulse comme un cœur qui bat.Elle

augmente avec l'activité, le bruit, la

lumière et s'accompagne parfois de

nausées et de

vomissements.La

crise

peut durer entre 4 et 72 het se repro-

duit plusieurs fois par an, voire plu-

sieurs fois par mois ! La migraine est

donc handicapante. Quand les crises

sont fortes, pas question de travailler

ni de

sortir.On

estime que la migraine

ferait perdre 20 millions de journées

de travail en France. Elle affecte aussi

la vie sociale : pas question de sortir

pendant les crises et parfois en-dehors,

par peur d'en déclencher une...

PAS TOUJOURS EFFICACES

Or, la migraine ne se soigne pas. Les

médicaments existants visent àécour-

ter et espacer les crises. En outre, ils

ne sont efficaces que chez les deux

tiers des malades. Deux classes de

médicaments sont aujourd'hui recom-

mandées par la Société française

d'étude des migraines et céphalées.

La première est constituée des anti-

inflammatoires non stéroïdiens (AINS),

classiquement utilisés contre la dou-

leur, comme l'aspirine ou l'ibuprofène.

Ils ne fonctionnent pas toujours et,

utilisés trop souvent, agressent le sys-

tème digestif, provoquant des ulcères,

reflux gastro-œsophagiens, maladies

des reins... La seconde comprend les

triptans,arrivés sur le marché il y a une

vingtaine d'années. Ceux-ci agissent

directement sur le mécanisme migrai-

neux. La migraine résulte en effet de

l'activation anormale des nerfs triju-

meaux qui innervent le visage. Elle

provoque la dilatation des vaisseaux

sanguins qui irriguent les méninges

(les enveloppes du cerveau) et le cer-

veau,et une inflammation.Les triptans

agissent en resserrant les vaisseaux

du système vasculaire des nerfs triju-

meaux. Ils sont le plus souvent bien

tolérés mais comme ce sont des vaso-

constricteurs, ils sont contre-indiqués

en cas de problèmes vasculaires

(antécédent d’infarctus du myo-

carde, d'AVC, d'hypertension non

contrôlée…). Par ailleurs, ils ne

fonctionnent pas chez tout le

monde et ne doivent pas non

plus être pris plus de 10 jours

par mois.

TRAITEMENT PROMETTEUR

De nouvelles molécules pour-

raient venir soulager une partie des

migraines résistantes, et compléter

cet arsenal. Ce sont des anticorps

construits spécifiquement pour se

lier au peptide CGRP, impliqué dans

la dilatation des vaisseaux sanguins

du cerveau, et le neutraliser. Quatre

firmes pharmaceutiques testent

actuellement de tels anticorps

sur des malades,avec des résul-

tats encourageants.

“Les anti-

CGRP semblent capables de réduire le

nombre de jours de migraine”

,indique

le professeur Dallel. D'autres voies de

recherche sont cependant poursuivies.

Certaines équipes utilisent des injec-

tions de toxine botulique au niveau

de la face pour paralyser le fonction-

nement du nerf trijumeau.D'autres sti-

mulent le nerf occipital qui transmet le

message douloureux au cerveau avec

une électrode implantée lors d'une

opération chirurgicale.Ces techniques

restent cependant controversées. En

attendant que ces nouveaux traite-

ments se répandent, les migraineux

peuvent se rabattre sur des méthodes

plus douces : la relaxation, la sophro-

logie, le rétrocontrôle biologique (bio-

feed-back) et la thérapie cogni-

tive-comportementale. Avec un mot

d'ordre :àbas le stress !

7 facteurs

déclencheurs

• Les fluctuations

hormonales (notamment

avant les règles).

• Les stimulations

extérieures (variations

météorologiques,

lumière, odeurs).

• Des émotions, positives

ou négatives.

• L’alcool et autres

aliments vasodilatateurs.

• Le manque ou l'excès

de sommeil.

• L’effort physique ou

relâchement.

• Le stress.

© ISTOCK