

septembre - octobre 2015
•
anform !
69
nos
enfants
L’
asthme d’effort est tout
simplement une obs-
truction bronchique tran-
sitoire (essoufflement,
sifflements et toux) consécutive àun
exercice physique intense, survenant
habituellement 5 à10 minutes après
l’effort et parfois même pendant l’ef-
fort. Les symptômes les plus courants
sont une respiration courte, un essouf-
flement anormal pour l’effort consenti,
des quintes de toux, une gêne pha-
ryngée, une sensation de striction
thoracique, une diminution des perfor-
mances (court moins vite que ses ca-
marades). Ànoter que 70à90% des
asthmatiques souffrent d’un AIE.
Comment déceler
l’asthme d’effort ?
En sport, l’enfant se plaint d’essouf-
flement ou de toux. L’enseignant
remarque des difficultés respiratoires
au moment de l’effort et le manque
de performance. Les parents peuvent
aussi faire les mêmes constats.
Pourquoi asthme et effort
sont-ils associés ?
C’est la conséquence d’une broncho-
constriction et d’une inflammation
bronchique en réponse à l’exercice.
Mais, à l’inverse, l’exercice peut être
considéré comme l’exacerbation
d’une hyperréactivité et d’une inflam-
mation bronchiques pré-existantes.
Tous les sportifs sont-ils
asthmatiques ?
Non, néanmoins 10 à15 % des ath-
lètes olympiques sont asthmatiques
tout en obtenant des résultats sportifs
de haut niveau. Ceci démontre
l’efficacité d’un entraîne-
ment régulier et du main-
tien d’une aptitude physique
normale. On peut observer
un AIE chez des athlètes
non
asthmatiques
pratiquant
plusieurs
heures d’entraînement
par semaine. Les
sports
d’endurance
(cyclisme, course à pied,
ath-
létisme, sport d’équipe, ski de fond,
patinage)exposent le plus. Àl’inverse,
les sports de combat et la natation ex-
posent le moins.
Quels sont les facteurs
qui aggravent l’AIE ?
Les facteurs favorisants sont essen-
tiellement la pollution atmosphérique
ou des irritants bronchiques comme le
chlore des piscines, l’air froid, l’expo-
sition aux polluants (ozone, fumées,
tabac), la sédentarité, l’exercice phy-
sique exagéré et l’obésité.
Les enfants atteints d’AIE
sont-ils privés de sport ?
Au contraire, l’activité physique est
indispensable àl’enfant asthmatique.
Il ne faut jamais lui accorder une dis-
pense d’activité physique (sauf cas
particulier et de façon transitoire). En
effet, la pratique du sport et l’entraîne-
ment physique constituent une théra-
pie et contribuent àl’amélioration de
sa qualité de vie. En revanche, il faut
adapter les recommandations en
fonction des possibilités de l’enfant.
Voilàpourquoi une information auprès
du corps enseignant et médical, en
© IStockPHoto
début d’année, est indispensable pour
faciliter la prévention. Aucun sport
n’est interdit sauf la plongée sous-ma-
rine en bouteilles.
Comment gérer son AIE ?
Le principal traitement est un entraîne-
ment physique régulier. En parallèle,
différentes techniques existent pour
prévenir efficacement l’AIE. Ainsi,
l’échauffement est primordial par des
exercices respiratoires mais aussi
l’échauffement séquentiel par alter-
nance de séquences de course lente
et de marche. Les exercices brefs et
intenses ou des exercices prolongés
mais peu intenses sont moins asth-
mogènes.
Dispose-t-on de médica-
ments pour prévenir l’AIE ?
Oui, il existe une batterie de médica-
ments efficaces comme les broncho-
dilatateurs de courte durée d’action,
à prendre 15 min avant l’effort, les
bronchodilatateurs de longue durée
d’action, àprendre 30 min avant l’ef-
fort, les anti-leucotriènes en traitement
continu (un comprimé le soir) et, en-
fin, la corticothérapie inhalée, en trai-
tement de fond, diminue le risque de
survenue d’un AIE.