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anform !
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septembre - octobre 2015
nos
enfants
peut provoquer de vraies phobies. Les
enfants ne s’ysentent pas en sécurité.
L’ONS a souligné un nombre impor-
tant de bagarres et d’agressions dans
les toilettes des garçons.
TROP PEU
SÉCURISÉES !
En 2008, en Guadeloupe un petit
garçon de 9 ans y est roué de coups
par ses camarades.
“Lorsque j’at-
tends mon tour, des garçons viennent
m’embêter”
, déteste Neïssa, 8 ans.
La consommation de drogue et d’al-
cool concerne surtout les lycées.
Au primaire, Hassayn Ali, 9 ans,
constate :
“C’est l’endroit où on
fait le plus de bêtises. Àla pause
de la cantine ou pendant les
nouvelles activités pédagogiques,
c’est encore pire.”
Les toilettes
semblent être un lieu échappant à
la vigilance des adultes... Autre pro-
blème répertorié par l’ONS, celui des
toilettes bouchées, surtout chez les
garçons.
“Certains s’amusent même à
faire pipi par terre ou sur les murs !”
,
déplore Baptiste, 10 ans.
“Il y en a
qui y jettent leurs emballages de
goûters !”
, observe Alizée, 7 ans. Qui
voudrait se rendre dans de tels sani-
taires sur son lieu de travail ?
“L’ab-
sence d’une hygiène adéquate dans
les toilettes des écoles augmente le
risque de transmission des bactéries,
qui pourrait porter atteinte àla santéet
au bien-être des élèves”
,met en garde
Miguel Parra Bucchamer, pédiatre.
Mais se retenir peut aussi générer des
pathologies, surtout chez les filles. In-
fections urinaires ou génitales, consti-
pation, incontinence urinaire, brûlures
àla miction, douleurs abdominales et,
une fois adultes, cystites àrépétition,
fuites, etc. Car un enfant doit uriner 5à
6 fois par jour.
INFECTIONS URINAIRES
“Les troubles et les infections urinaires
peuvent aboutir àune hospitalisation.
Les problèmes digestifs risquent de
devenir chroniques et d’avoir un im-
pact psychologique important sur les
enfants, non seulement àcause des
douleurs, mais aussi de l’encoprésie,
qui est la perte involontaire de matière
fécale”
, alerte le médecin. Hassayn Ali
est l’un des rares àaller aux toilettes
si besoin. Son père lui a bien répété
qu’il risquait d’avoir mal au ventre, des
picotements, etc. Mais la plupart des
enfants ne parlent pas des toilettes à
leurs parents.
(1)
La santéde l’homme, Hygiène àl’école : au-
tour des sanitaires, le tabou,
INPS, 2004.
Quelles solutions ?
“La situation impose des solutions multiples. Du côté des élèves,
une campagne d’information pour les encourager à ne pas se
retenir à l’école, et bien boire de l’eau. Et du côté des institutions
éducatives, une incitation à prendre plus sérieusement en compte
l’hygiène des toilettes”
, propose le Dr Parra bucchamer. L’hy-
giène est déjà inscrite dans les programmes scolaires. concret, le
rapport de l’oNS expose une série de pistes : établir une charte,
réaliser des quizz, des règles d’utilisation, décorer les portes,
valoriser le travail des agents, impliquer les parents, etc.
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EN
CHIFFRES
42 % des élèves
se plaignent du manque de papier,
32% des odeurs,
23% de la propreté
et 12% du manque d’intimité
des installations.
Source : ONS
© IStockPHoto