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septembre - octobre 2015

anform !

55

ma

santé

Le zika détruit les

cellules du derme

Des chercheurs de l’Ins-

titut de recherche pour

le développement, de

l’Inserm et de l’Institut

Pasteur viennent de dé-

couvrir le mode d’action

et de propagation du

virus. Lorsque le mous-

tique pique un humain,

il dépose des particules

virales dans son épiderme

et son derme. en 72 h,

100 % des fibroblastes

(situés dans le derme)

sont infectés. Les autres

cellules sont également

touchées, en particulier

les kératinocytes. Grâce

à l’imagerie électro-

nique, les chercheurs

ont montré que

“le virus

utilise l’autophagie pour

se répliquer. Un méca-

nisme qui consiste en la

dégradation partielle du

cytoplasme par la cellule

elle-même”.

ce phéno-

mène entraîne à terme la

mort cellulaire et favorise

la dissémination du virus.

Le virus cible donc les

cellules cutanées pour se

propager ! ces décou-

vertes constituent une

première sur la biologie

du zika et ouvrent des

pistes à l’élaboration d’un

traitement.

Source : IRD, Actualité scienti-

fique, juillet 2015.

Quelles manifestations ?

Contrairement au chikungunya,

le zika est asymptomatique dans

80 % des cas, c’est-à-dire que

la maladie passe le plus souvent

inaperçue. Les personnes qui,

elles, développent des symptômes

après une période d’incubation

de 3 à12 jours peuvent présenter

une fièvre modérée, des maux de

tête, des désordres digestifs, des

douleurs musculaires et dans plus

de 50 % des cas des éruptions

cutanées (petites taches rouges

qui apparaissent sur le visage et

descendent sur le reste du corps

comme pour la rougeole).

“Ce

n’est pas une maladie grave”

,

rassure le professeur Bruno Hoen.

Seul un cas rare de complication

neurologique de type syndrome de

Guillain-Barré a été observé lors de

l’épidémie de Polynésie.

Quels risques

pour les Antilles-Guyane ?

De nombreux facteurs sont en fa-

veur d’une introduction du virus

aux Antilles-Guyane :

• c’est en effet une maladie en

expansion : originaire d’Afrique

elle provoque depuis quelques

années des épidémies dans plu-

sieurs régions du monde ;

• le vecteur (

Aedes aegypti

) est

présent aux Antilles-Guyane ;

• des cas ont été confirmés non

loin de chez nous, au Brésil ;

“enfin, la population est immu-

nologiquement naïve face à

ce virus”

, ajoute le Dr Antoine

Talarmin, directeur de l’institut

Pasteur de la Guadeloupe.

Quelle prévention ?

Il n’existe pas de vaccin. “

La pré-

vention individuelle repose donc

essentiellement sur les moyens

de protection contre les piqûres

de moustiques (répulsifs en sprays

ou crèmes, serpentins, diffuseurs

électriques, vêtements longs,

moustiquaires). La prévention

collective repose sur la lutte anti-

vectorielle”

, recommande l’Institut

de veille sanitaire (Invs).

*Arbovirus : virus transmis par les arthropo-

des suceurs de sang (moustiques, tiques et

phlébotomes).

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