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anform !
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septembre - octobre 2016
résultats. Le résultat, c'est que les
doses de médicaments sont adap-
tées aux
hommes.Or, les femmes se
montrent souvent plus sensibles à
leurs effets. Souvent surdosées, elles
développent plus d'effets secon-
daires. à l'université d'Erlangen (Al-
lemagne),un groupe de médecins a
fait le compte. En observant l'impact
de plus de 25 000 traitements, ils
ont calculé que les femmes avaient
un risque de ressentir des effets
secondaires 50 % supérieur à celui
des hommes...
nouvelles exigences
Le cas des vaccins est révélateur. Le
système immunitaire féminin produit
plus d'anticorps pour une même
dose de vaccin, si bien qu'elles se-
raient immunisées avec la moitié de
la dose nécessaire pour un homme.
Qu'il s'agisse d'un vaccin contre la
grippe ou la rougeole,elles souffrent
plus souvent d'effets secondaires,in-
flammations, fièvres, fatigue... Même
constat du côté des psychotropes.
Leur organisme les élimine plus
lentement. En 2013, l'Agence amé-
ricaine du médicament alertait les
femmes sur leur usage du zolpidem
(Stilnox). 8 h après le traitement, la
molécule circule encore dans leur
sang et affecte donc leur vigilance.
Heureusement, les chercheurs et les
médecins ont commencé à prendre
conscience de cette inégalité. De
plus en plus de revues scientifiques
dans lesquelles sont publiés les ré-
sultats des essais cliniques exigent
qu'ils prennent en compte le sexe
de leurs cobayes, qu'il s'agisse de
cellules, d'animaux ou d'humains. à
l'heure où l'on parle de développer
des médicaments personnalisés, il
est temps de prendre en compte une
des diversités les plus fondamen-
tales de l'espèce humaine : le sexe.
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© FUsE
“Les hommes
sont beaucoup
plus souvent
enrôlés dans les
essais cliniques
que les femmes.”