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anform !

septembre - octobre 2016

ment. On retrouve d’autre part une

tendance à la déambulation.

“Il

existe un moment délicat en fin de

journée où on observe une poussée

d’anxiété importante. L’errance ou

la fugue sont souvent une réponse à

une tension interne.”

Face au risque

de se perdre et au danger que cela

représente, il existe des solutions :

prévenir l’entourage, le quartier, glis-

ser une adresse ou un numéro de

téléphone dans les poches des vête-

ments. Il existe aussi des produits

de géolocalisation (balise, bracelet

électronique…) qui peuvent être

bien acceptés par le malade.

“Si la

déambulation est le fait de l’ennui,

il peut aussi être un révélateur d’une

autre pathologie que le malade ne

peut exprimer. Tel qu’une crise de

constipation. Avec une approche

très douce on essayera de com-

prendre ce qui le pousse à déambu-

ler”

, ajoute François Le Maistre.

© istockphoto ; hEMERA

•••

mon père, émile, a la maladie

d’Alzheimer depuis 4 ans.

Aujourd’hui, il a 80 ans et vit

en maison spécialisée. on a

détecté la maladie parce qu’il

oubliait de manger et maigris-

sait. Après lui avoir fait subir

une batterie de tests, le verdict

est tombé. Petit à petit, il a

commencé à perdre ses clés,

ses lunettes ou son chapeau.

on passait des heures à les

chercher pour les retrouver

dans des endroits inappro-

priés. Puis, il a commencé à se

perdre, tout simplement parce

qu’il ne retrouvait pas le che-

min de la maison. Une fois, on

l’a perdu pendant 5 jours ! La

police l’a retrouvé dépouillé de

ses vêtements et de ses effets

personnels. on n’avait plus le

“mon père trempe ses lunettes dans son café”

choix. il ne pouvait plus vivre

seul. on a trouvé une maison

spécialisée. C’est très cher et

les aides sont minimes. Dans

sa nouvelle chambre, il a fallu

recréer la même atmosphère

que dans son ancien appar-

tement avec ses meubles, ses

objets… Au départ, il ne s’est

aperçu de rien. Puis, au fur et à

mesure, les allées et venues du

personnel l’ont dérangé. il s’est

mis à pleurer et à déprimer. Au-

jourd’hui, ça fait 1 an qu’il y est.

Ça va mieux, il participe aux

activités. Cependant, son état

a empiré. il trempe ses lunettes

dans son café et met un pull à

la place de son pantalon.

valérie,

Les Abymes