

novembre - décembre 2015
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anform !
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Laurent, co-directeur du Centre natio-
nal de référence des staphylocoques
(Lyon). La prolifération de ces souches
particulières et leur production mas-
sive de toxine “TSST-1” conduisent au
choc toxique staphylococcique. Il peut
être aussi favorisé chez des personnes
dont le système immunitaire n'a pas
appris à vivre avec cette souche bac-
térienne.
Mises en Garde
Ce syndrome a été identifié dans
les années 1978 et, dès les années
1980, on remarque qu'il se produit
le plus souvent chez des utilisatrices
de tampons pendant ou juste après
leurs règles. Cette prise de conscience
a conduit l'administration américaine
chargée de la commercialisation des
produits alimentaires et des médica-
ments (la FDA)à déconseiller la com-
mercialisation de tampons trop absor-
bants, à obliger les fabricants à insérer
une mise en garde sur le syndrome
de choc toxique dans leur notice, et à
classer les tampons selon leur degré
d'absorption, afin que les femmes uti-
lisent le niveau minimal dont elles ont
besoin. Mais, comme beaucoup de
femmes, LaurenWasser n'avait jamais
fait attention à cette mise en garde. Et
ce jour-là, les staphylocoques présents
dans son vagin ou sur ses mains lors
de l'introduction du
tampon ont proliféré
et produit la toxine
TSST-1. La
fièvre, les nausées, l'hypotension,
les vomissements sont apparus.
Son système cardiovasculaire
s'est mis à fonctionner de ma-
nière anarchique, les vaisseaux
sanguins se sont dilatés, le
sang n'a plus circulé correcte-
ment, les tissus ont commencé
à manquer d'oxygène, de nombreux
organes, dont le cœur, menaçant de
défaillir. Hospitalisée in extremis, Lau-
ren a été sauvée. Mais sa jambe, gan-
grenée, a dûêtre amputée. L'extrémité
de sa deuxième jambe est également
en mauvais état.
retirer Le taMpon
et ConsULter
Si ce scénario extrême est effrayant, il
reste rarissime. Selon Frédéric Laurent,
“chaque année, une vingtaine de cas
de chocs toxiques staphylococciques
suite au port de tampons nous sont
rapportés en France. La mortalité est
d'environ 5 %”
. Ce centre a par ail-
leurs recensé un cas dûau port d'une
coupe menstruelle. Mais l'histoire de
Lauren Wasser permet de rappeler
aux utilisatrices de tampons qu'elles
doivent respecter des règles d'hygiène
simples (voir encadré). Et en cas de
forte fièvre, de vomissement, d'érup-
tion cutanée, de nausées ou de sensa-
tion profonde de mal-être au moment
des règles (symptômes qui appa-
raissent en général 3 à 5 jours après
l'infection), il y a 2 choses à faire : reti-
rer le tampon et consulter.
Du bon emploi
des tampons
hygiéniques
•
se laver les mains
avant
de placer ou enlever un
tampon.
•
en changer
toutes
les 4 à 8 heures.
•
Ne pas les utiliser la nuit.
•
Choisir la plus petite taille
possible en fonction de
son flux (super-absorbants,
normaux ou mini).
•
Penser à bien retirer
le dernier tampon
à la fin
des règles.
•
Ne pas en porter
en dehors des périodes
de menstruation.
•
alterner avec des
serviettes
hygiéniques.
ma
santé
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