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mars - avril 2017
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anform !
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notamment une biopsie précédée
d'un toucher rectal. Cet examen,
désagréable, peut occasionner,
dans 2 % des cas, une infection.
Or, la grande majorité (70 %) des
personnes passant cet examen à
la suite d'une analyse PSA anor-
male n'ont pas de cancer. Pour les
30 % restants, commence alors le
traitement anticancer. Celui-ci peut
passer par l'ablation de la prostate.
L'opération chirurgicale sera à l'ori-
gine, dans 40 à 80 % des cas, de
troubles de l'érection ou d'inconti-
nence. Si le traitement passe par
de la radiothérapie, celle-ci expose
à un risque de cancers de la ves-
sie et du rectum. Un diagnostic du
cancer de la prostate affecte donc
durement la santé et la qualité de
vie des malades. Pourtant, ces
traitements n'améliorent pas forcé-
ment leur espérance de vie, car le
cancer de la prostate évolue lente-
ment. Tellement lentement que la
plupart des patients finissent par
D
iagnostiquer tôt ! C'est
le mantra des cam-
pagnes de prévention.
Car qui dit diagnostic
précoce, dit traitement plus efficace
et plus court. De nombreux tests ont
donc vu le jour et les techniques
d'imagerie médicale permettent de
détecter des tumeurs ou des embo-
lies de plus en plus petites. On peut
désormais traiter des cancers avant
que les symptômes n’apparaissent.
“De manière paradoxale, ce scéna-
rio optimiste est maintenant deve-
nu une menace pour la santé de
nos patients”
, regrette Ann Van den
Bruel, de l'université américaine
d'Oxford (GB).
BATTERIE D’EXAMENS
Une menace ?
“Le problème cru-
cial est que toutes les maladies au
stade préclinique ne vont pas for-
cément passer au stade clinique.
Et détecter une maladie au stade
préclinique qui ne causera jamais
aucun symptôme et qui ne provo-
quera pas la mort prématurée de la
personne, c'est du surdiagnostic”,
poursuit-elle. Or, si la maladie qui
ne se déclare pas ne cause aucun
dommage, le diagnostic et les
traitements qu'il entraîne, si. Ima-
ginez un homme chez lequel on
détecte, après une prise de sang,
un taux anormal de protéine PSA.
En trop grande quantité, elle peut
témoigner d'un cancer de la pros-
tate. La personne est tout d'abord
informée des résultats du test, qui
vont l'inquiéter ainsi que sa famille.
Il se sent brutalement étiqueté
“cancéreux” et imagine les consé-
quences morbides de la maladie.
Pour confirmer le diagnostic, il
va subir de nouveaux examens,
mourir d'autre chose avant d'en
subir les effets. On peut donc se
demander si, parfois, il ne vaudrait
pas mieux... ne rien savoir.
EFFETS SECONDAIRES
Cette maladie n'est pas la seule
pour laquelle la question se pose.
Prenons le cas du cancer de la thy-
roïde. Bien qu'on en détecte de plus
en plus, le taux de mortalité associé
à ce cancer diminue peu. La faute,
encore, au surdiagnostic, accuse
Claire Schvartz, responsable du
registre des cancers de la thyroïde
à Reims. Celle-ci a calculé que
dans la région Marne-Ardennes, la
majorité des personnes auxquelles
on avait détecté un cancer de la
thyroïde entre 1975 et 2014 n'en
avaient tiré aucun bénéfice, seule-
ment des inconvénients. Le surdia-
gnostic a touché 73% des femmes
et 65 % des hommes de plus de
50 ans, et 62% des femmes et 7%