

avril - mai 2017
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anform !
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Pas un “mini-moi” !
Au regard de la loi, est un bon parent celui qui assure santé,
sécurité et moralité à son enfant afin de lui permettre de se
développer et d'acquérir une éducation dans le respect dû à sa
personne. Dans ces missions parentales définies par le législa-
teur, nulle évocation de l'amour. De fait, l'amour peut parfois être
toxique lorsque nous aimons mal ou trop. Néanmoins, 2 choses
sont essentielles à retenir :
•
un enfant n'est pas un “mini-moi”. Nous ne devons pas pro-
jeter sur lui nos besoins et désirs sous peine de nous tromper
lourdement et de passer à côté de ce dont il a réellement
besoin pour s'épanouir ;
•
aimer ne veut pas dire posséder. “Notre” enfant ne nous
appartient pas. Nous ne faisons que lui transmettre la vie,
comme nous l'avons reçue de nos parents. En aucun cas nous
ne devons le mettre en dette par rapport à cela. Notre mérite
pourra éventuellement venir de lui avoir donné une éducation
épanouissante, pas de l'avoir mis au monde. De la même
façon, un enfant n'a pas pour mission de nous réparer, de com-
bler nos manques ou de soigner nos névroses. Ce n'est pas à
lui de combler nos besoins, affectifs ou autres.
exemple, si vous avez eu une mère
avec un attachement “anxieux”,
c'est-à-dire une mère qui redoutait
de se séparer de vous, il est fort
probable qu'à votre tour vous ayez
des difficultés à vous séparer de
vos proches. Le problème est que si
vous transmettez ce type d'attache-
ment dit “insécure” à votre enfant,
vous risquez de l'handicaper pour
sa vie future. Par exemple, c'est un
enfant qui, ressentant votre anxiété
mais ne pouvant l'interpréter, aura
des difficultés à se séparer de vous
et sera donc limité dans sa capacité
à découvrir le monde et à nouer des
relations avec d’autres personnes.
��
Y a-t-il des “squelettes”
dans vos placards ?
Cette dernière question renvoie à
tous les événements que vous avez
vécus et qui, s'ils sont tus, risquent
de se reproduire de génération en
génération puisqu'ils ne seront ja-
mais résolus. Il en est ainsi de cette
femme qui a subi des violences
à l'adolescence et qui découvre,
avec horreur, que sa propre fille
a subi les mêmes violences au
même âge. Comment cela est-il
possible, puisque justement elle ne
lui en a jamais parlé ? Mais si elle
n'a pas pu lui en parler, c'est pro-
bablement parce qu'elle-même n'a
jamais surmonté ce traumatisme et,
par conséquent, elle n'a pas pu en
préserver sa fille puisqu'elle n'avait
sans doute pas les armes pour le
faire. En en parlant avec elle, ou
avec un professionnel, elle aurait pu
comprendre et dépasser ce trauma-
tisme, ce qui lui aurait permis aussi
de disposer d'outils pour protéger sa
fille.
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