

octobre - novembre 2016
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cette zone se déforme. Le cœur se
gonfle comme lors d'un œdème. Il
se contracte plus difficilement. Lors
de l'examen àl'hôpital, le tako-tsubo
se reconnaît facilement. L'échogra-
phie du cœur montre en effet cette
déformation caractéristique. Le ven-
tricule gauche, cavité àgauche du
cœur qui reçoit le sangoxygéné en
provenance des poumons, prend
l'allure d'une amphore. Au Japon,
cette forme correspond àcelle d'un
piège à poulpe (récipient à goulot
étroit, àfond large et rond), appelé
tako-tsubo.
fAible mortAlité
Aujourd'hui,
les
cardiologues
connaissent le syndrome et savent
le soigner. Il s'agit essentiellement
d'un traitement symptomatique,
à base de médicaments connus
pour baisser la pression artérielle,
utilisés couramment pour traiter
l'insuffisance cardiaque (inhibiteurs
de l'enzyme de conversion, antago-
niste des récepteurs de l'angioten-
sine II, bêtabloquants, inhibiteurs de
l'aldostérone...). Il peut arriver que
l'attaque soit tellement importante
que le cœur s'arrête. Mais la morta-
lité serait inférieure à 1 %. Pour le
Dr Bérengère Ducarme,
“le pronos-
tic est le plus souvent favorable. Les
complications sont rares et l'évolu-
tion se veut sans séquelles
”. Le plus
souvent, le cœur se remet àbattre
normalement au bout de quelques
heures. Et quelques semaines plus
tard, il ne reste aucune trace visible
de l'accident. Dans plus de 90 %
des cas, cette attaque n’est suivie
d'aucune autre.