Previous Page  46 / 116 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 46 / 116 Next Page
Page Background

46

anform !

août - septembre 2015

ma

santé

àcollecter des renseignements sur la

composition bactérienne d’individus

sains et d’individus malades. D’autre

part, il s’agit de comparer les données

afin d’identifier le rôle du microbiote

dans le maintien d’une bonne santé.

Mettant en œuvre une technologie in-

novante, ce projet s’apparente au pro-

jet génome humain terminé en 2003

qui a mobilisé plusieurs laboratoires

internationaux et dont les résultats ont

façonné la recherche médicale. Ces

recherches ont permis par exemple

de caractériser des modifications de

5 gènes parmi les 30 impliqués dans

la production d’insuline. Là aussi, il

s’agit d’un programme de séquen-

çage, c’est-à-dire une détermination

de l'ordre linéaire de l’ADN. Cette

lecture initiale constitue une étape

essentielle de leur caractérisation.

La particularité de cette étude est la

difficulté de collecte de matériel car

certaines bactéries sont non ou diffici-

lement cultivables en-dehors de notre

organisme.

NOUVELLES CORRÉLATIONS

L’impact du bon état de la flore micro-

bienne sur notre santé se démontre

actuellement. Les organes les plus

étudiés sont l’intestin, le vagin et le

nez. Prenons l’exemple de l’appareil

digestif. Une diminution de la bonne

microflore peut être la cause initiale de

maladies inflammatoires chroniques de

l'intestin en déclenchant la stimulation

du système immunitaire. De même,

l’étude de la flore vaginale a une im-

portance primordiale pour l’élucidation

des problèmes liés aux accouchements

prématurés. L’infection maternelle

reste la première cause d’accouche-

ment prématuré. Les femmes présen-

tant une vaginose (régression de la

flore normale composée majoritaire-

•••

ment de lactobacilles et augmentation

d’autres espèces telles que

Gardne-

rellavaginalis)

ont un risque d’accou-

chement prématuré spontané multiplié

par 2. Grâce aux techniques récentes

d’études du microbiote vaginal par

séquençage, le rôle d’autres bactéries

non ou difficilement cultivables a été

démontré dans la détermination des

causes et des facteurs des vaginoses

bactériennes. De même, les résultats

des recherches portant sur les sinu-

sites chroniques indiquent que des va-

riations de la composition bactérienne

du nez d’un individu àun autre est une

cause essentielle de cette affection. De

tels résultats peuvent conduire à des

options de traitements plus personna-

lisés. Ainsi, grâce au projet internatio-

nal microbiome humain, ces exemples

d’élucidation de mécanismes sont cer-

tainement les premiers d’une longue

liste.

© IStockPhoto