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anform !
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août - septembre 2015
ma
santé
àcollecter des renseignements sur la
composition bactérienne d’individus
sains et d’individus malades. D’autre
part, il s’agit de comparer les données
afin d’identifier le rôle du microbiote
dans le maintien d’une bonne santé.
Mettant en œuvre une technologie in-
novante, ce projet s’apparente au pro-
jet génome humain terminé en 2003
qui a mobilisé plusieurs laboratoires
internationaux et dont les résultats ont
façonné la recherche médicale. Ces
recherches ont permis par exemple
de caractériser des modifications de
5 gènes parmi les 30 impliqués dans
la production d’insuline. Là aussi, il
s’agit d’un programme de séquen-
çage, c’est-à-dire une détermination
de l'ordre linéaire de l’ADN. Cette
lecture initiale constitue une étape
essentielle de leur caractérisation.
La particularité de cette étude est la
difficulté de collecte de matériel car
certaines bactéries sont non ou diffici-
lement cultivables en-dehors de notre
organisme.
NOUVELLES CORRÉLATIONS
L’impact du bon état de la flore micro-
bienne sur notre santé se démontre
actuellement. Les organes les plus
étudiés sont l’intestin, le vagin et le
nez. Prenons l’exemple de l’appareil
digestif. Une diminution de la bonne
microflore peut être la cause initiale de
maladies inflammatoires chroniques de
l'intestin en déclenchant la stimulation
du système immunitaire. De même,
l’étude de la flore vaginale a une im-
portance primordiale pour l’élucidation
des problèmes liés aux accouchements
prématurés. L’infection maternelle
reste la première cause d’accouche-
ment prématuré. Les femmes présen-
tant une vaginose (régression de la
flore normale composée majoritaire-
•••
ment de lactobacilles et augmentation
d’autres espèces telles que
Gardne-
rellavaginalis)
ont un risque d’accou-
chement prématuré spontané multiplié
par 2. Grâce aux techniques récentes
d’études du microbiote vaginal par
séquençage, le rôle d’autres bactéries
non ou difficilement cultivables a été
démontré dans la détermination des
causes et des facteurs des vaginoses
bactériennes. De même, les résultats
des recherches portant sur les sinu-
sites chroniques indiquent que des va-
riations de la composition bactérienne
du nez d’un individu àun autre est une
cause essentielle de cette affection. De
tels résultats peuvent conduire à des
options de traitements plus personna-
lisés. Ainsi, grâce au projet internatio-
nal microbiome humain, ces exemples
d’élucidation de mécanismes sont cer-
tainement les premiers d’une longue
liste.
© IStockPhoto