Previous Page  65 / 172 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 65 / 172 Next Page
Page Background

mai - juin 2016

anform !

65

ma

santé

du XIX

e

siècle). La flore de Döderlein

est composée de différentes souches

de bactéries appartenant au genre

lactobacille. Les lactobacilles, ce sont

les soldats du vagin, les bonnes bacté-

ries. Elles transforment les sucres pré-

sents dans la muqueuse vaginale en

acide lactique. Cela a pour effet d'aci-

difier le milieu vaginal et d'empêcher

la prolifération des mauvaises bacté-

ries (qui ne supportent pas le milieu

acide). Les lactobacilles ont égale-

ment une action anti-oxydante par la

production de peroxyde d’hydrogène

(H

2

O

2

), qui attaque certaines bactéries

dangereuses pour la santé. En outre,

elles créent un biofilm protecteur qui

recouvre la muqueuse vaginale. En

occupant le milieu, ces bonnes bac-

téries bloquent la prolifération des

mauvaises bactéries, mais aussi des

champignons microscopiques

(Can-

dida albicans

) responsables des my-

coses. Reste que ce milieu est fragile.

La prise d'antibiotiques, une hygiène

excessive (douches vaginales), des

vêtements trop serrés, la chaleur, le

port d'un maillot de bain mouillé trop

longtemps, etc., peuvent altérer

cette flore. La disparition des

bonnes bactéries ouvre alors

la voie aux bactéries dange-

reuses, aux mycoses, et aux

infections sexuellement transmis-

sibles (IST).

RÉTABLIR L’ÉQUILIBRE

Les probiotiques prescrits en gynéco-

logie sont des lactobacilles, dont la

mission est de rétablir l’équilibre de

la flore vaginale. Ces bactéries vont,

dans un premier temps, remplacer la

flore défaillante ou inexistante, puis

recréer des conditions favorables au

rétablissement de la flore naturelle.

La flore vaginale naturelle contient

plusieurs souches différentes de

lactobacilles. Aussi, les probiotiques

vaginaux comportent 1 à3 souches

différentes de lactobacilles. Ces trai-

Pas de yaourt !

Les fameux

Lactobacillus casei

sont des probiotiques utilisés

dans les produits laitiers. Si leurs vertus dans le renforcement des

défenses naturelles sont toujours discutées par la communauté

scientifique, ce ne sont pas ces bactéries (mais leurs cousines) qui

sont utilisées dans le traitement des problèmes gynécologiques.

En effet, il n’existe pas moins de 192 espèces différentes de lac-

tobacilles. Le remède qui consisterait à appliquer du yaourt sur le

vagin n'est donc d'aucune utilité contre les mycoses !

tements se présentent sous la forme

d’ovules à insérer dans le vagin, ou

de tampons imprégnés (àutiliser pen-

dant les règles). Leur utilisation est

généralement de quelques semaines,

avant, pendant ou après les règles se-

lon la pathologie. Il existe également

des probiotiques oraux (contenant

2 souches de lactobacilles) pour le

traitement des infections récidivantes.

Le choix des probiotiques dépendra

donc, d'une part de la pathologie et

d'autre part de la patiente (certains

traitements sont plus adaptés à cer-

taines femmes).

© iStock