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anform !

mai - juin 2016

ma

santé

Bien s’hydrater

En 2015, l'agence nationale

de la sécurité du médicament

aNSm publiait un rapport

rappelant les précautions à

prendre lorsque l'on prend

des médicaments et qu'il fait

chaud. certains principes

actifs interagissent en effet

avec le système de régu-

lation de chaleur du corps.

ils peuvent donc aggraver

la déshydratation, favoriser

un coup de chaleur, induire

une hyperthermie... c'est

le cas des diurétiques, qui

augmentent la production

d'urine et sont parfois utilisés

pour soigner l'hypertension.

Les anti-inflammatoires

non stéroïdiens, comme

l'aspirine, peuvent devenir

toxiques pour les reins

en cas de déshydratation

.

D'autres molécules chargent

aussi beaucoup les reins,

comme les antidiabétiques.

Les autorités sanitaires ont

observé, lors de la canicule

de 2003 dans l’hexagone,

une surmortalité chez les

patients de plus de 70 ans

prenant des neuroleptiques

ou des antidépresseurs. hy-

dratez-vous donc encore plus

si vous prenez des médica-

ments ! avec un traitement,

il vaut mieux boire de l'eau

que des jus de fruits (bien

sûr, pas d'alcool). certains

composants de jus de fruits

comme le pamplemousse

peuvent interagir avec la

substance active et diminuer

ou modifier ses effets.

que les médicaments risquent de

souffrir le plus des changements de

températures. Il est donc recomman-

dé de ne pas trop les trimballer et de

n'emmener que le strict nécessaire

en déplacement.

COMPRIMÉS SUSPECTS

En voiture, évitez de les laisser sur

la plage arrière ou dans le coffre. En

avion, prenez vos médicaments en

bagage àmain, cela leur évitera de

subir de grosses variations de tempé-

ratures, entre les soutes gelées et le

tarmac brûlant. Chez vous, ne gardez

pas vos médicaments dans la salle de

bain. Ils craignent l'humidité. Préférez

une caisse dans un lieu plus frais et

plus sec, àl'abri de la lumière, et hors

d'atteinte des enfants. Par exemple,

dans une boîte en haut du placard

d’une chambre climatisée. Ne faites

pas de provisions. Les médicaments

sont mieux conservés àla pharmacie

que chez vous ! Enfin, les médica-

ments vendus en Métropole ne sont

pas prévus pour le climat antillais

(même si la plupart le supportent

très bien). Il vaut donc mieux ache-

ter ses médicaments sur place, là

où ils seront consommés. En cas de

dépassement, prenez conseil auprès

de votre pharmacien. Lui seul pourra

vous dire si la chaleur a pu altérer le

médicament. Àmoins que l'aspect du

produit ait changé. Une crème qui a

tourné, un ovule qui a fondu, un com-

primé qui s'effrite, ou pire, qui a chan-

gé de couleur, doivent vous mettre

la puce àl'oreille... On les ramène à

la pharmacie illico ! Anne Carpentier

rappelle tout de même qu’

“il ne faut

pas hésiter à faire une réclamation

auprès du service client du laboratoire

pharmaceutique si vous remarquez

qu'un médicament que vous avez

conservé comme spécifié semble

s'être dégradé”

. Les coordonnées du

service client sont accessibles sur le

site internet du laboratoire.

“Un médi-

cament n'est pas un produit anodin”.

Bref, on en prend soin, on observe les

recommandations de conservation et

de prescription et, au moindre doute,

on prend conseil auprès de son phar-

macien.

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