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anform !
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mai - juin 2016
écolo
toujours alimenté par le bas, comme
un réchaud pour remonter petit à
petit. Philippe aime à rappeler que
“le four àcharbon doit être comme
le lit d’une femme qui va accoucher,
propre et dégagé”.
Sur le lit, les
branches moyennes puis les gros
rondins et bûches sont positionnés
en forme de dôme rappelant le toit
d’une maison ou la carapace d’une
tortue. Pour finir, il faut combler tous
les orifices en recouvrant le tout
avec du feuillage encore vert et de
la paille. Puis des pelletées de terre
sont jetées par-dessus. Ce procédé
garantit de conserver la chaleur au
cœur du brasier. À l’entrée du four,
un pare-vent est érigé, composé de
branchages et feuilles de bananiers
afin d’empêcher les troncs de glisser.
Entretien du brasier
On allume le four 3 à5 jours après la pleine lune.
Cela laisse le temps à l’eau encore contenue dans
les troncs de s’évaporer et au gaz carbonique issu de
la décomposition du bois de se libérer. On démarre
le feu àl’aide de brindilles sèches, par une enclave
prévue àcet effet. Après quelques heures àpeine, le
dôme, semblable àun volcan, provoque des fume-
rolles. La chaleur intérieure monte jusqu’à1 000 °C
et est évacuée grâce aux cheminées placées àl’ex-
trémité du four. La vie du foyer peut durer jusqu’à3
ou 4 semaines en fonction du volume de bois. Mais
on peut commencer àretirer les premiers morceaux
de charbon dès les premières 48 h. Le charbon
se récolte au fur et à mesure, selon l’avancée de
la combustion, car il ne doit pas se transformer en
cendres.
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© baRbaRa kELLER