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anform !
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juillet - août 2015
ma
santé
de microbes communs du corps
humain. Divisé en deux phases,
ce projet vise d’une part à collecter
des renseignements sur la composi-
tion bactérienne d’individus sains et
d’individus malades. D’autre part, il
s’agit de comparer les données afin
d’identifier le rôle du microbiote dans
le maintien d’une bonne santé. Met-
tant en œuvre une technologie inno-
vante, ce projet s’apparente au projet
génome humain terminé en 2003qui
a mobilisé plusieurs laboratoires in-
ternationauxet dont les résultats ont
façonné la recherche médicale. Ces
recherches ont permis par exemple
de caractériser des modifications de
5 gènes parmi les 30 impliqués dans
la production d’insuline. Là aussi, il
s’agit d’un programme de séquen-
çage, c’est-à-dire une détermination
de l'ordre linéaire de l’ADN. Cette
lecture initiale constitue une étape
essentielle de leur caractérisation.
La particularité de cette étude est la
difficulté de collecte de matériel car
certaines bactéries sont non ou dif-
ficilement cultivables en-dehors de
notre organisme.
noUVeLLeS
coRRÉLationS
L’impact du bon état de la flore micro-
bienne sur notre santé se démontre
actuellement. Les organes les plus
étudiés sont l’intestin, le vagin et le
nez. Prenons l’exemple de l’appareil
digestif. Une diminution de la bonne
microflore peut être la cause initiale
de maladies inflammatoires chro-
niques de l'intestin en déclenchant la
stimulation du système immunitaire.
De même, l’étude de la flore vaginale
a une importance primordiale pour
l’élucidation des problèmes liés aux
accouchements prématurés. L’infec-
tion maternelle reste la première
cause d’accouchement prématuré.
Les femmes présentant une vagi-
nose (régression de la flore normale
•••
composée majoritairement de lac-
tobacilles et augmentation d’autres
espèces telles que Gardnerella vagi-
nalis)ont un risque d’accouchement
prématuré spontané multiplié par 2.
Grâce aux techniques récentes
d’études du microbiote vaginal par
séquençage, le rôle d’autres bacté-
ries non ou difficilement cultivables a
été démontré dans la détermination
des causes et des facteurs des vagi-
noses bactériennes. De même, les
résultats des recherches portant sur
les sinusites chroniques indiquent
que des variations de la composition
bactérienne du nez d’un individu à
un autre est une cause essentielle
de cette affection. De tels résultats
peuvent conduire à des options
de traitements plus personnalisés.
Ainsi, grâce au projet international
microbiome humain, ces exemples
d’élucidation de mécanismes sont
certainement les premiers d’une
longue liste.
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