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anform !

janvier - février 2015

ma

santé

Laflore vaginale est composée principalementde“bonnes”bactéries

appelées bacillesde Döderleinoulactobacilles.Ellesproduisentdu

peroxyde d'hydrogène etde l'acide lactique,deuxsubstances empêchant la

proliférationd'autresgermespathogènes.

“Ces bactéries sont en quelque

sorte la police du vagin,

explique l'infectiologue Jean-Marc Bohbot,directeur

de l’institut Fournier (Paris).

La flore de Döderlein protège les muqueuses

en bloquant la pénétration des autres bactéries et des virus.”

Or,ce sont

justement ces“bonnes”bactériesqui disparaissent encasde vaginose.Et

si cesdéfenses naturelles sontmisesàmal,c'est une porte ouverte aux

infections.Plusieurs études épidémiologiques ontmontréque les femmes

souffrantde vaginose ouayant unvagin“fragilisé”avaientplusde chances

d'être infectéespar une maladie sexuellement transmissibles (VIH,herpès,

papillomavirus...).

Leçonn° 2 :

Une barrière naturelle

“Les douches internes,même à l'eau

et sans savon,sont à bannir.Elles

menacent l'équilibre de la flore vagi-

nale,provoquent un dessèchement et

une irritation des muqueuses,

mar-

tèle le Dr Bohbot.

Le vagin peut être

comparé à un four à pyrolyse.Il est

doté d'un mécanisme auto-nettoyant.”

Il n'yadonc pasde raisonde faire

des lavages intrusifs.Et ce,même

enpériode menstruelle ouaprès un

rapport sexuel.

Leçonn° 3 :

Jamais

de douche interne

Seul le lavage externe

de lavulve estpréconisé.

Encore faut-il utiliser un

produitdoux,de préférence

spécifiquementdédiéàcet

usage,surtout lorsqu'ona

lapeaufragile.De même,

lesproduitsantiseptiques

ne doiventpas s'inviter

dans l'hygiène intime,sauf

indicationmédicale.Les

antibiotiques,locauxou

oraux,peuvent euxaussi

altérer laflore intime et

enmenacer lesdéfenses

immunitaires.

Leçonn° 5 :

Un savon doux

Certaines crèmesdépilatoires, de même que

le rasage, peuvent être agressivespour les

muqueuses. Pire, lorsd'une épilationdéfi-

nitive, le poil, maisaussi laglande chargée

de lubrifier lapeauet lesmuqueuses vont

être détruitspar le laser. Ce qui peutparfois

engendrer une sécheresse irrémédiable de la

vulve. Attentiondonc auxépilations intégrales

ouextrêmement échancrées.

Leçonn° 4 :

Gare à l'épilation

intégrale

Certainespratiques sexuellesqui consistent

àrétrécir l'ouverture duvagin,dans le but

d'augmenter les sensationsde l'homme,

sont encore répanduesauxAntilles-Guyane.

Notamment l'utilisationde décoctionsde

plantes,oude certaines feuillesmalaxées

àl'intérieur duvagin.Cespratiques sont

particulièrementdangereuses,puisqu'elles

favorisent undéséquilibre de laflore vaginale

ainsi qu'une paroi vaginale plusdesséchée,

plus irritée,plus fragile.Résultat,le risque

de contaminationpar le virusduSidaet les

autres IST,encasde rapport nonprotégé,est

augmenté.Maisaussi le risque de rupture du

préservatif (même lubrifié).

Leçonn° 6 :

Haro sur les pratiques

sexuelles visant à resserrer les

parois

Pour ne plus se tromper

La vaginose

est un déséquilibre de la flore micro-

bienne du vagin. c'est l'affection du vagin la plus

fréquente. elle est généralement due à des erreurs

hygiéniques, la prise d'antibiotiques ou encore à des

modifications hormonales. les symptômes sont dis-

crets et peuvent passer inaperçus. Néanmoins, des

pertes plus ou moins abondantes et surtout malodo-

rantes doivent alerter. 90 % des infections gynécolo-

giques sont dues à des vaginoses ou à des vaginites

(les deux pouvant être associées).

La vaginite

est une inflammation du vagin. elle est

9 fois sur 10 provoquée par des levures microsco-

piques (mycoses) ou, dans la minorité des cas, par

des bactéries (streptocoques et gonocoques). les

symptômes généralement décrits sont des déman-

geaisons ou une gêne.