

janvier - février 2015
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anform !
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“E
n garde ! Êtes-
vous prêts ?
Allez !
” Voilàdes
mots qu'Ulrich
Robeiri connaît par cœur. Il faut dire
que le Guyanais de 32 ans, origi-
naire de Cayenne, est un abonné
des podiums : six fois champion
du monde par équipe, champion
olympique par équipe, champion
d'Europe par équipe, etc. De quoi
faire rêver ! Il manquait juste un
titre en individuel à l'épéiste pour
compléter ce beau palmarès. Un
manque qu'il a comblé le 20 juil-
let dernier en devenant champion
du monde en individuel.
“On a un
groupe assez homogène. Il a fallu
batailler pour gagner sa sélection.
Donc ça a été une belle saison.
J’apprécie beaucoup la compétition
par équipe parce qu’on partage ça
avec les coéquipiers. En individuel,
ça récompense un peu plus mon
travail. On prouve sa propre valeur.
Pour qu’on se souvienne un peu de
nous... On peut être très bon et ne
jamais réussir à avoir de bons résul-
tats en individuel.”
Très humble,
sa joie reste mesurée. Il faut dire
qu'Ulrich est une personne réser-
vée au premier abord.
“Mais ceux
qui me connaissent disent que j’ai
de la personnalité, du caractère. Je
suis obstiné. Quand je fais quelque
chose, j’aime le faire à fond.”
Une
obstination qui lui permet de me-
ner de front deux carrières. Celle
d'épéiste représente une quinzaine
de tournois par an, avec une saison
qui va d'octobre à fin juillet et des
entraînements qui débutent en sep-
tembre. Mais enparallèle, Ulrich est
ingénieur àlaRATP.
“J'ai signé une
convention avec l'entreprise qui me
permet d'être libéré pour les entraî-
nements et les compétitions. J'ai
des journées bien remplies mais j'ai
trouvé un équilibre entre les deux.”
TOUT LE MONDE
A SA CHANCE
Pour être au top, le Guyanais s'en-
traîne dur. Endurance, musculation,
plus le travail spécifique àl'escrime.
“Il y a ce qu’on appelle le travail
d’opposition avec les adversaires,
des séances d’assaut où on tire. Il y
a aussi un travail un peu plus tech-
nique de mise en place du mouve-
ment avec l’entraîneur. C’est l’une
des spécificités de l’escrime. C’est
ce qu’on appelle la leçon. Et le
travail de déplacement sur la piste,
ce sont les fondamentaux.”
Il aime
tout de ce sport. Le fait qu’il y ait
plusieurs paramètres pour gagner,
le côtémental, physique, technique
et tactique.
“Tout le monde a sa
chance. Il y a un jeu avec l’adver-
saire, un peu comme aux échecs.
Il faut utiliser ses pions au mieux.”
Côté alimentation, pas de régime
rencontre
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© aUGUsto biZZi - dr FFe