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anform !

novembre - décembre 2015

PAR SALAURA DIDON

L

e conte est un outil péda-

gogique et thérapeutique

qui participe au bien-être

et au développement

intellectuel, affectif et social de l’en-

fant. Il divertit, éduque et stimule la

mémoire.

DES ANGOISSES

PARTAGÉES

Dans

Le conte créole

(1977), Jean-

Pierre Jardel révèle que la peur

est l’un des thèmes dominants

du genre littéraire. Il existe une

pléthore de personnages craints.

“Nous utilisons les contes créoles

pour aider les enfants à régler des

conflits psychiques. Nous possé-

dons une grande richesse en ma-

tière de contes. Beaucoup parlent

de diables, soucougnans et Ti-Sa-

poti”,

explique Agnès Henry-Bou-

caud. Elle travaille dans un centre

médico-psychologique qui accueille

200 enfants par semaine, âgés de

3 à 18 ans, qui ont des phobies sco-

laires, qui ont peur des animaux et

de l’obscurité. Ce sont souvent les

enfants en bas âge qui ont peur du

noir jusqu’à 8-9 ans. Ils demandent

à dormir dans la chambre du frère,

de la sœur, des parents ou à garder

la lumière allumée de peur d’avoir

un monstre sous leur lit.

“Le conte

aide de façon fantasmagorique

à maîtriser les peurs. L’enfant

qui a peur de l’obscurité dans sa

chambre, pense que le diable existe

dans cet espace. Quand on lui ra-

conte l’histoire, c’est toujours posi-

tif d’entendre une fin heureuse et

une chute rassurante”,

confirme la

Grâce au conte,

l’enfant s'identifie au

héros, grandit avec

lui. Depuis 20 ans,

Agnès Henry-Boucaud,

psychologue dans

un centre médico-

psychopédagogique

(CMPP), utilise la

méthode du conte

pour les plus petits.

nos

enfants

Yé Mistikri

pour affronter

ses peurs

Le conte créole

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