Previous Page  142 / 148 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 142 / 148 Next Page
Page Background

142

anform !

janvier - février 2017

ecolo

Les fourmis manioc ont envahi

nos forêts et plantations. On

les disait indestructibles. Et

pourtant, une méthode de

lutte innovante vient de voir

le jour et pourrait bien mettre

un terme à cette invasion.

Par Marie-FranCe GruGeauX-etna

C’est là son moindre défaut

Sus aux fourmis

manioc !

L

a première apparition des

fourmis manioc en Gua-

deloupe date de 1954, sur

la commune de Morne-

à-l’Eau. Les chercheurs supposent

qu’elles étaient originaires de Trinidad

ou de Guyane et qu’elles ont débar-

qué à l’occasion d’une livraison de

plantes. Il aura suffit d’une femelle

fécondée pour lancer l’invasion. Elles

ont ensuite progressivement envahi la

Grande-Terre puis la Basse-Terre en

1982. Aujourd’hui, elles sont partout.

Depuis une quinzaine d'années, elles

ont même annexé le massif forestier

du parc national et causent des dé-

gâts sans précédent notamment chez

les fougères arborescentes. Depuis

2011, elles sont aussi à Saint-Bar-

thélemy. C’est un vrai fléau car parmi

les 7espèces envahissantes d’arthro-

podes de Guadeloupe, la fourmi

manioc

(Acromyrmex octospinosus)

est considérée comme étant la plus

préoccupante…

en SYmbioSe

Si la fourmi manioc est capable de

vivre dans n’importe quel environne-

ment, c’est tout simplement parce

qu’elle ne se nourrit ni de feuilles, ni

d’aucune autre forme d’humus. Elle

évolue en symbiose avec un cham-

pignon qui lui fournit les éléments

essentiels qu’elle ne pourrait pas syn-

thétiser elle-même comme les acides

aminés. C’est également grâce à

lui qu’elle peut nourrir ses larves. Et

comme il s’agit d’un échange de

bons procédés, la fourmi l’approvi-

sionne à son tour en plantes de toutes

sortes. Résidus agricoles, forestiers,

© isTicKPhoTo