

mai - juin 2016
•
anform !
63
ma
santé
du XIX
e
siècle). La flore de Döderlein
est composée de différentes souches
de bactéries appartenant au genre
lactobacille. Les lactobacilles, ce sont
les soldats du vagin, les bonnes bacté-
ries. Elles transforment les sucres pré-
sents dans la muqueuse vaginale en
acide lactique. Cela a pour effet d'aci-
difier le milieu vaginal et d'empêcher
la prolifération des mauvaises bacté-
ries (qui ne supportent pas le milieu
acide). Les lactobacilles ont égale-
ment une action anti-oxydante par la
production de peroxyde d’hydrogène
(H
2
O
2
), qui attaque certaines bactéries
dangereuses pour la santé. En outre,
elles créent un biofilm protecteur qui
recouvre la muqueuse vaginale. En
occupant le milieu, ces bonnes bac-
téries bloquent la prolifération des
mauvaises bactéries, mais aussi des
champignons microscopiques
(Can-
dida albicans
) responsables des my-
coses. Reste que ce milieu est fragile.
La prise d'antibiotiques, une hygiène
excessive (douches vaginales), des
vêtements trop serrés, la chaleur, le
port d'un maillot de bain mouillé trop
longtemps, etc., peuvent altérer
cette flore. La disparition des
bonnes bactéries ouvre alors
la voie aux bactéries dange-
reuses, aux mycoses, et aux
infections sexuellement transmis-
sibles (IST).
RÉTABLIR L’ÉQUILIBRE
Les probiotiques prescrits en gynéco-
logie sont des lactobacilles, dont la
mission est de rétablir l’équilibre de
la flore vaginale. Ces bactéries vont,
dans un premier temps, remplacer la
flore défaillante ou inexistante, puis
recréer des conditions favorables au
rétablissement de la flore naturelle.
La flore vaginale naturelle contient
plusieurs souches différentes de
lactobacilles. Aussi, les probiotiques
vaginaux comportent 1 à3 souches
différentes de lactobacilles. Ces trai-
Pas de yaourt !
les fameux
Lactobacillus casei
sont des probiotiques utilisés
dans les produits laitiers. si leurs vertus dans le renforcement des
défenses naturelles sont toujours discutées par la communauté
scientifique, ce ne sont pas ces bactéries (mais leurs cousines) qui
sont utilisées dans le traitement des problèmes gynécologiques.
en effet, il n’existe pas moins de 192 espèces différentes de lac-
tobacilles. le remède qui consisterait à appliquer du yaourt sur le
vagin n'est donc d'aucune utilité contre les mycoses !
tements se présentent sous la forme
d’ovules à insérer dans le vagin, ou
de tampons imprégnés (àutiliser pen-
dant les règles). Leur utilisation est
généralement de quelques semaines,
avant, pendant ou après les règles se-
lon la pathologie. Il existe également
des probiotiques oraux (contenant
2 souches de lactobacilles) pour le
traitement des infections récidivantes.
Le choix des probiotiques dépendra
donc, d'une part de la pathologie et
d'autre part de la patiente (certains
traitements sont plus adaptés à cer-
taines femmes).
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