

novembre - décembre 2015
•
anform !
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ma
santé
une oxydation non maîtrisée. L’orga-
nisme serait alors incapable de mo-
biliser ses défenses immunitaires et
ne pourrait pas résister aux attaques
virales, aux bactéries ni aux can-
cers. Quant au foie, il s’assécherait
sous l’accumulation des toxines et
deviendrait vite hors-service. Un vrai
scénario catastrophe.
Quel est le champ d’action
du glutathion ?
Immense. Mais le premier organe
dépendant de lui est le foie. C’est
son “centre de stockage”. De fait,
la forte présence de glutathion dans
cet organe est logique, puisqu’il trie
le bon grain de l’ivraie au cœur des
aliments ingurgités. Il repère et éli-
mine les substances étrangères. Les
cellules hépatocytes d’un foie en
bonne santé sont gorgées de glu-
tathion. Ce qui permet sa synthèse
et le recyclage de son oxydation. Il
se lie aux toxines et permet leur éli-
mination dans les urines ou la bile.
Vient ensuite le système immuni-
taire. En aidant à la production de
globules blancs, le glutathion est
le dopant des défenses naturelles.
Sans lui, elles sont moins actives et
moins aptes à lutter contre les agres-
sions. Et enfin, l’œil. L’absence de
cette molécule dans le cristallin est
un facteur moteur d’accélération de
sa sénilité et du développement de
la cataracte avec le vieillissement.
où en trouver ?
Pas la peine de se précipiter en
pharmacie ou en parapharmacie.
Le glutathion ne se vend pas. Après
expérience, il s’est avéré que son
ingestion n’avait aucun effet sur
l’augmentation de son taux dans
l’organisme. Seule une haute quali-
té nutritionnelle garantit sa synthèse
quasi constante. C’est grâce aux ali-
ments consommés que les cellules
fabriquent la molécule. Pour mettre
l’usine en route, il faut privilégier les
végétaux, les tanins (cacao, café,
thé, raisin) les anthocyanes (fruits
rouges) et les acides phénoliques
(céréales/fruits/légumes). En réa-
lité, il concrétise le besoin de mener
une vie saine. L’autre solution est
d’ingérer d’autres anti-oxydants
qui ont besoin de lui pour
agir : bêta-carotène, vita-
mine C et vitamine E. Deux
semaines de prise régulière
dans l’année permettent un
nivellement intéressant du
glutathion.
Un fragile équilibre
La molécule est aussi
fragile que nécessaire. Les
surmenages du corps lui
sont fatals. La pollution, la
fumée tabagique, les médi-
caments, les déficiences
nutritionnelles, l’excès
d’alcool, le vieillissement et
les exercices d’endurance
font drastiquement chuter
les taux de glutathion dans
l’organisme. chez les per-
sonnes âgées, la présence
de la molécule recule à
près de 40 %. Une situation
préoccupante quand on
sait qu’à cet âge les cellules
neurologiques y sont
particulièrement sensibles.
Des taux trop bas laissent la
porte ouverte à la maladie
de Parkinson, ou d’Alzhei-
mer, voire au cancer, chez
les sujets à terrain favorable.
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