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novembre - décembre 2015

anform !

83

ma

santé

une oxydation non maîtrisée. L’orga-

nisme serait alors incapable de mo-

biliser ses défenses immunitaires et

ne pourrait pas résister aux attaques

virales, aux bactéries ni aux can-

cers. Quant au foie, il s’assécherait

sous l’accumulation des toxines et

deviendrait vite hors-service. Un vrai

scénario catastrophe.

Quel est le champ d’action

du glutathion ?

Immense. Mais le premier organe

dépendant de lui est le foie. C’est

son “centre de stockage”. De fait,

la forte présence de glutathion dans

cet organe est logique, puisqu’il trie

le bon grain de l’ivraie au cœur des

aliments ingurgités. Il repère et éli-

mine les substances étrangères. Les

cellules hépatocytes d’un foie en

bonne santé sont gorgées de glu-

tathion. Ce qui permet sa synthèse

et le recyclage de son oxydation. Il

se lie aux toxines et permet leur éli-

mination dans les urines ou la bile.

Vient ensuite le système immuni-

taire. En aidant à la production de

globules blancs, le glutathion est

le dopant des défenses naturelles.

Sans lui, elles sont moins actives et

moins aptes à lutter contre les agres-

sions. Et enfin, l’œil. L’absence de

cette molécule dans le cristallin est

un facteur moteur d’accélération de

sa sénilité et du développement de

la cataracte avec le vieillissement.

où en trouver ?

Pas la peine de se précipiter en

pharmacie ou en parapharmacie.

Le glutathion ne se vend pas. Après

expérience, il s’est avéré que son

ingestion n’avait aucun effet sur

l’augmentation de son taux dans

l’organisme. Seule une haute quali-

té nutritionnelle garantit sa synthèse

quasi constante. C’est grâce aux ali-

ments consommés que les cellules

fabriquent la molécule. Pour mettre

l’usine en route, il faut privilégier les

végétaux, les tanins (cacao, café,

thé, raisin) les anthocyanes (fruits

rouges) et les acides phénoliques

(céréales/fruits/légumes). En réa-

lité, il concrétise le besoin de mener

une vie saine. L’autre solution est

d’ingérer d’autres anti-oxydants

qui ont besoin de lui pour

agir : bêta-carotène, vita-

mine C et vitamine E. Deux

semaines de prise régulière

dans l’année permettent un

nivellement intéressant du

glutathion.

Un fragile équilibre

La molécule est aussi

fragile que nécessaire. Les

surmenages du corps lui

sont fatals. La pollution, la

fumée tabagique, les médi-

caments, les déficiences

nutritionnelles, l’excès

d’alcool, le vieillissement et

les exercices d’endurance

font drastiquement chuter

les taux de glutathion dans

l’organisme. chez les per-

sonnes âgées, la présence

de la molécule recule à

près de 40 %. Une situation

préoccupante quand on

sait qu’à cet âge les cellules

neurologiques y sont

particulièrement sensibles.

Des taux trop bas laissent la

porte ouverte à la maladie

de Parkinson, ou d’Alzhei-

mer, voire au cancer, chez

les sujets à terrain favorable.

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