Previous Page  52 / 136 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 52 / 136 Next Page
Page Background

52

anform !

janvier - février 2015

ma

santé

de notre armoire àpharmacie. Prise

àpetites doses, elle protège le sys-

tème cardiovasculaire, notamment

grâce à sa propriété de fluidifier le

sang. Mais chez les hommes, elle

diminue le risque d'infarctus et, chez

les femmes, celui d'accidents vascu-

laires cérébraux.

EFFETS SECONDAIRES

Le problème, c'est que ni laméde-

cine ni l'industrie pharmaceutique ne

prennent en compte ces différences

hommes/femmes. Lorsde laconcep-

tiond'unmédicament, les essais cli-

niques sont majoritairement réalisés

sur des cellules masculines et sur

des animauxmâles. Pourquoi ?

“Il y

a une tendance à considérer que les

cellules féminines ont un comporte-

ment plus variable, sous l'effet des

hormones. Et on postule souvent que

les résultats obtenus sur des cellules

masculines peuvent être extrapolés

aux cellules féminines”,

poursuit Ja-

nine Clayton. Or, ces postulats sont

faux. Dans les dernières phases de

développement des médicaments,

au moment de les tester sur les

humains, l'inégalité continue. Les

hommes sont beaucoup plus sou-

vent enrôlésdans les essais cliniques

que les femmes. Pour des raisons

cohérentes, cette fois-ci. Eneffet, les

cliniciens craignent que lavolontaire

soit enceinte (sans le savoir) et que

l'essai affecte l'embryon. Par ailleurs,

la plupart des femmes suivent un

traitement contraceptif, qui peut inte-

ragir avec le médicament ou fausser

les résultats. Le résultat, c'est que les

doses de médicaments sont adap-

tées aux hommes. Or, les femmes

se montrent souvent plus sensibles à

leurs effets. Souvent surdosées, elles

développent plus d'effets secon-

daires. Àl'universitéd'Erlangen(Alle-

magne), un groupe de médecins a

fait le compte. Enobservant l'impact

de plusde 25000 traitements, ils ont

•••

© FUse

“Les hommes

sont beaucoup

plus souvent

enrôlés dans les

essais cliniques

que les femmes.”