8
anform !
•
mars - avril 2017
Maryvonne
Erdan-Nicolas :
"la danse comme thérapie"
Maryvonne est née en dansant. Sa passion ne l’a jamais lâchée. Depuis
toujours, elle souhaite la partager. Elle en a même fait un espace de
liberté et d’épanouissement pour les personnes handicapées.
PAR BARBARA KELLER
C
ette maman basse-
terrienne a commen-
cé la danse classique
à l’âge de 5 ans,
avant de se tourner vers le jazz et le
funk.Très jeune, elle évolue au sein
de différentes structures associa-
tives et compagnies.Très tôt, Mary-
vonne a la volonté de se consacrer
aux autres à travers sa pratique ar-
tistique. Elle se produit notamment
en milieu carcéral devant un public
de femmes en difficultés. Entre 19
et 22 ans, elle préside plusieurs
structures associatives à vocation
sociale et solidaire faisant appel à
des disciplines comme le chant, la
danse,le théâtre…
Révélation
C’est lors d’une intervention pour
le Téléthon en 1995 que lui vient
la révélation. Elle y rencontre des
personnes atteintes de maladies
orphelines dont un jeune myopathe
qu’elle n’oubliera jamais. Elle se
promet qu’un jour elle fera danser
les personnes en fauteuil roulant.
Elle est aujourd’hui devenue une
référence dans le domaine de la
handidanse, récemment élue délé-
guée régionale handidanse en
Guadeloupe.
Long parcours
En 2013, Maryvonne passe son
examen d'Aptitude technique à
l’Art’chipel. Elle peut désormais
poursuivre son activité en qualité
de professionnelle. Ne souhaitant
pas s’arrêter là,elle persévère et ob-
tient l’année suivante son diplôme
d’État “option jazz” et sort major de
sa promotion. Puis elle se rend à
Cambrai suivre une formation han-
didanse auprès de la Fédération
française de l’handidanse (FFH).
Elle en ressort mention en poche
et se spécialise dans les domaines
de la déficience intellectuelle et de
l’autisme.
“J’ai souhaité me former
pour contribuer au bonheur et à
l’autonomie de personnes singu-
lières qui ont besoin de bien-être,
d’estime de soi et d’expression.Pas-
sionnée par mon activité,je cherche
sans cesse à me perfectionner et à
en apprendre davantage afin d’être
toujours dans l’air du temps.”
Espace de danse
Son club de danse,“Temps’Danse”
inauguré à Gourbeyre en octobre
dernier, est le premier espace de
danse référencé accueillant des
personnes handicapées dans la
Caraïbe. Mais aussi des valides, ce
qui permet une rencontre entre tous
les publics.
“Notre société se soucie
peu des personnes en situation
de handicap qui rencontrent des
difficultés au quotidien. Le monde
n’est pas
adapté.Jefais de l’handi-
danse une discipline à part entière.
Pas seulement un loisir. Afin que
ce public accède aux mêmes sen-
sations, émotions, reconnaissance
que les personnes dites valides.”
rencontre
•••