mars - avril 2017
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anform !
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Thérapie EMDR
Cette approche de psychothérapie
(désensibilisation et retraitement
par les mouvements oculaires),
découverte à la fin des années 1980
aux États-Unis et largement utilisée
depuis dans le traitement des états
de stress post-traumatique (viol,deuil,
accident, mais également pour les
victimes d’attentats ou les vétérans
de guerre),peut être un outil efficace
dans le sevrage tabagique.
“La base
de l’addiction vient d’une anxiété,
ex-
plique Alexandra Muller, psychologue
clinicienne victimologue.
L’EMDR va
enlever les raisons de cette anxiété et,
donc, les raisons de fumer.
” L’EMDR,
thérapie validée par la Haute autorité
de santé, utilise la stimulation sen-
sorielle par le mouvement des yeux
pour induire une résolution rapide des
symptômes liés à des événements
du passé.
“Àla suite d’un événement
brutal, inattendu et inexpliqué, nous
pouvons développer un sentiment
d’insécurité, de faute, ou encore une
mésestime de soi,
explique la psycho-
logue.
La thérapie EMDR revient sur
cet événement précis pour désensi-
biliser rapidement et définitivement le
patient. L’EMDR permet de le débar-
rasser de ce ressenti irrationnel. Les
effets sont bluffants.”
En général,3 ou
4 séances suffisent. Le praticien doit
avoir suivi une formation reconnue
et appartenir à l’association EMDR
France
(www.emdr-france.org).
Hypnose
“C’est un outil pour accompagner le patient dans sa démarche.
L’avantage, c’est que plus on pratique l’hypnose, plus le corps
reconnaît les mécanismes qui entrent en jeux et peut les réutiliser
facilement”
, explique Andrée Sagnes, infirmière et hypnothérapeute.
Comme pour une séance d’acupuncture, il s’agit d’abord d’identifier
les causes du tabagisme, à travers un entretien préalable. Souvent,
l’addiction à la cigarette est une dépendance psychologique liée à
la gestion des émotions : stress, colère, détente, plaisir… L’hypnose
permet de reprogrammer l’inconscient pour dissocier la cigarette de
ces émotions par une technique de suggestions personnalisées et
de constructions métaphoriques adaptées à chaque patient.
“Une
séance se déroule en 2 temps, avec d’abord 1 étape de relaxa-
tion qu’on appelle mise en état modifié de conscience, et ensuite
1 temps de travail sur l’objectif en lui-même.”
Pour la thérapeute,
l’hypnose marche à tous les coups pour arrêter de fumer dès lors
que la volonté du patient est là, mais ne garantit pas les rechutes.
“C’est comme un mur de 4 m à franchir. Soit on essaie tout seul,
on tombe, on se relève, et on recommence jusqu’à yarriver. Soit on
saisit la perche que constitue l’hypnose. Mais ce n’est pas magique.
Il faut travailler sur l’engagement.”