Previous Page  39 / 68 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 39 / 68 Next Page
Page Background

décembre - janvier 2017

anform !

39

docteur Komorn.

De quand date la

prise de risque ? Si c’est moins de

48 h, le patient doit être dirigé vers

le CHU pour la prescription d’une

trithérapie préventive. Si la prise

de risque est supérieure à 3 mois,

on est pratiquement sûr que le test

sera fiable. La question se pose si

la prise de risque a plus de 48 h,

mais moins de 3 mois. Là, le test

n’est pas fiable, et même négatif.

Mais il ne signifie pas qu’il n’y a

pas eu contamination. Nous propo-

sons au patient de faire le test à la

pharmacie. Nous avons considéré

que notre rôle pouvait aussi être

d’accompagner le patient, s’il le

souhaite”.

Relativiser les résultats

Le pharmacien essaiera alors

d’apprécier l’état psychologique

dans lequel se trouve la personne.

Le patient se retrouve souvent

seul face au résultat. Est-il prêt à

le vivre ?

“Les personnes ne sont

parfois pas concernées par les

délais d’efficacité du test. Mais

quand c’est le cas, elles sont prêtes

psychologiquement à le réaliser.

Notre travail est aussi de relativi-

ser le résultat en expliquant bien

que ce n’est pas la méthode de

référence, que ce test donne une

indication qui doit être confirmée

par un test de laboratoire. L’impor-

tant est de pouvoir accompagner,

trouver les mots, aborder le sujet

de façon dépassionnée, posée

et non stigmatisante.”

Plus de la

moitié des personnes ayant utilisé

ce test reconnaissent qu’elles ne

seraient pas allées consulter un

médecin. Un test accessible, peu

onéreux, qui va confirmer ou infir-

mer un doute et, surtout, pousser

la personne à entrer dans une

démarche de dépistage, voire de

soins, en sachant à quoi s’en tenir.

“La délivrance de l’autotest VIH(et

les démarches qui peuvent s’en

suivre) s’inscrit dans un respect

scrupuleux du secret médical par le

pharmacien qui doit préparer le pa-

tient en cas de positivité du test à

poursuivre les démarches avec res-

ponsabilité. Il doit faire preuve de

discrétion, car la stigmatisation des

personnes contaminées est encore

très forte dans notre région.”

En bref

• Des infections par le

VIH datant de moins de

3 mois peuvent ne pas

être détectées par ces

tests.

• Le test n’est pas fiable à

100 %. Il peut y avoir des

faux positifs et des faux

négatifs.

• Le test n’est pas rem-

boursé. Comptez une

trentaine d’euros.

• Une personne mineure

peut faire le test sans

accord parental.

• Le test sanguin ne doit

pas être jeté à la pou-

belle avec les déchets

ménagers mais apporté

à un point de collecte

Dascri (dans les pharma-

cies ou les mairies).

• Demandez conseil au

pharmacien, auprès

d’un CDAG/CIDDIST

ou d’une association

de lutte contre le Sida.

Ou appelez le n° vert

de Sida info service

(0 800 840 800, appel

anonyme et gratuit).

© dr