

décembre - janvier 2017
•
anform !
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docteur Komorn.
De quand date la
prise de risque ? Si c’est moins de
48 h, le patient doit être dirigé vers
le CHU pour la prescription d’une
trithérapie préventive. Si la prise
de risque est supérieure à 3 mois,
on est pratiquement sûr que le test
sera fiable. La question se pose si
la prise de risque a plus de 48 h,
mais moins de 3 mois. Là, le test
n’est pas fiable, et même négatif.
Mais il ne signifie pas qu’il n’y a
pas eu contamination. Nous propo-
sons au patient de faire le test à la
pharmacie. Nous avons considéré
que notre rôle pouvait aussi être
d’accompagner le patient, s’il le
souhaite”.
Relativiser les résultats
Le pharmacien essaiera alors
d’apprécier l’état psychologique
dans lequel se trouve la personne.
Le patient se retrouve souvent
seul face au résultat. Est-il prêt à
le vivre ?
“Les personnes ne sont
parfois pas concernées par les
délais d’efficacité du test. Mais
quand c’est le cas, elles sont prêtes
psychologiquement à le réaliser.
Notre travail est aussi de relativi-
ser le résultat en expliquant bien
que ce n’est pas la méthode de
référence, que ce test donne une
indication qui doit être confirmée
par un test de laboratoire. L’impor-
tant est de pouvoir accompagner,
trouver les mots, aborder le sujet
de façon dépassionnée, posée
et non stigmatisante.”
Plus de la
moitié des personnes ayant utilisé
ce test reconnaissent qu’elles ne
seraient pas allées consulter un
médecin. Un test accessible, peu
onéreux, qui va confirmer ou infir-
mer un doute et, surtout, pousser
la personne à entrer dans une
démarche de dépistage, voire de
soins, en sachant à quoi s’en tenir.
“La délivrance de l’autotest VIH(et
les démarches qui peuvent s’en
suivre) s’inscrit dans un respect
scrupuleux du secret médical par le
pharmacien qui doit préparer le pa-
tient en cas de positivité du test à
poursuivre les démarches avec res-
ponsabilité. Il doit faire preuve de
discrétion, car la stigmatisation des
personnes contaminées est encore
très forte dans notre région.”
En bref
• Des infections par le
VIH datant de moins de
3 mois peuvent ne pas
être détectées par ces
tests.
• Le test n’est pas fiable à
100 %. Il peut y avoir des
faux positifs et des faux
négatifs.
• Le test n’est pas rem-
boursé. Comptez une
trentaine d’euros.
• Une personne mineure
peut faire le test sans
accord parental.
• Le test sanguin ne doit
pas être jeté à la pou-
belle avec les déchets
ménagers mais apporté
à un point de collecte
Dascri (dans les pharma-
cies ou les mairies).
• Demandez conseil au
pharmacien, auprès
d’un CDAG/CIDDIST
ou d’une association
de lutte contre le Sida.
Ou appelez le n° vert
de Sida info service
(0 800 840 800, appel
anonyme et gratuit).
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