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avril - mai 2016

anform !

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tiels s'imposent : qui suis-je ? Que vais-

je faire de ma vie ? Quel adulte vais-je

devenir ? La colère de l'adolescent est

souvent légitime. Il recherche la confron-

tation pour revendiquer sa personnalité.

Le plus souvent la rébellion est sociale

ou sociétale : confrontation avec des pro-

fesseurs, des amis (inclusion/exclusion

de différents groupes, rejet du système,

choix vestimentaire). Il quitte l'innocence

de l'enfance pour accéder à une nouvelle

réalité, pas si simple pour lui, comme le

fait de devoir faire des choix d'orientation

scolaire ou professionnelle. La colère est

souvent hétéro-agressive visant les pa-

rents car l'adolescent a besoin de s'affir-

mer au sein de la cellule familiale. Il existe

un bénéfice secondaire à cette colère, qui

rassurera sans doute les parents inquiets,

c'est

“le processus naturel d'autonomi-

sation”

. N'oublions pas que l'adolescent

est un être en devenir, un adulte en pré-

paration. De ce fait, la colère l'aide et le

pousse à se couper de la sphère affective

rassurante du cocon familial, lui permet-

tant de s'affirmer en tant qu'individu.

CoMMent L'AIdeR

À eXPRiMeR Sa cOLÈRe ?

En lui offrant un espace de parole. Privi-

légiez des moments de discussions afin

qu'il puissemettre desmots sur sesmaux.

L'adolescent apprendra à discuter avec

les adultes, à communiquer, à débattre

de sujets divers. C'est à travers la résolu-

tion des conflits familiaux qu'il s’entraîne

à résoudre des futurs conflits relationnels.

S'il est entendu, il n'aura plus besoin de

hurler, de se défendre ou de se confron-

ter. Écoutez ce qu'il a à dire, faites valoir

sa parole, essayez de ne pas l'infantiliser,

même s'il aura toujours besoin de la gui-

dance parentale. L'adolescent doit ap-

prendre le sens des responsabilités, avec

un réel besoin d'autonomie. Le mieux à

faire pour aider un adolescent à exprimer

sa colère c'est de l'entendre et de la com-

prendre. Non pas comme quelque chose

de négatif mais plutôt comme une étape

faisant partie de l'apprentissage de la vie !

Autrement dit, un adolescent qui verbalise

est un adolescent qui va bien. Celui qui ne

peut pas dire, à qui on réprime la parole,

reportera la résolution de ses conflits inté-

rieurs, par l'expression de comportements

inadaptés (violence, vols, fugues…) ou

bien refoulera sa colère. Elle ressurgira

très certainement à l'âge adulte par le

biais d'autres crises identitaires.

“Tout ce

qu'on refoule finit par refaire surface avec

débordement”

, disait Claudia Rainville,

psychothérapeute.

Il y a des limites !

On ne peut pas tout

permettre ni tout accepter !

Le respect envers les parents

est primordial. L'adolescent

a besoin d'un encadrement

parental et il doit accepter

la réalité des limites qui lui

sont imposées. Il faut donc

jongler entre liberté et

autorité. Quand il franchit

la ligne, n'ayez pas peur de

la confrontation. Expliquez-

lui que vous êtes le garant

de son éducation et de sa

sécurité. Si la colère peut

être positive, elle peut aussi

être pathologique. Il peut

exister des troubles graves

du comportement, violences

hétéro ou auto-agressives,

troubles de la personnalité.

N'hésitez pas à demander

l'avis d'un spécialiste en cas

de doute.

nos

enfants