Previous Page  7 / 116 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 7 / 116 Next Page
Page Background

décembre - janvier 2016

anform !

7

A

vec son éternelle crinière

qui s'envole au grès du

vent, sa simplicité légen-

daire et son regard em-

preint de malice et de douceur, Gilbert

Pounia nous accueille sur la plage de

Grand-Bois, juste en face du Zinzin, un

restaurant qui appartenait à sa famille

et qui a vocation à devenir un haut

lieu culturel.

Loin des podiums

Ce quartier, il le connaît si bien que

tout le monde le salut amicalement.

C'est ici, loin des podiums et des

lumières qu'il est né et a passé ses

premières années.

“J'ai grandi chez

mes grands-parents, dans un environ-

nement rempli d'affection et d'amour.

C'était notre principale richesse. J'ai

gardé de bons souvenirs de cette

époque. Dans la famille, on avait

un cahier de romance, dans lequel

étaient écrites des chansons. Tout

le monde chantait. C'était un loisir.

Le dimanche, quand mes oncles,

tantes et amis venaient à la maison,

on s'échangeait les chansons.”

Dans

son village, où vivent de nombreuses

familles de musiciens, le jeune Gilbert

écoute, regarde et se laisse séduire

par la musique.

“J'ai appris la musique

en écoutant des orchestres. Quand ils

jouaient, dans une salle verte, même

si je n'étais pas invité, j'écartais les

feuilles pour les regarder. Très jeune,

j'ai eu la chance de pouvoir toucher

des instruments sans savoir jouer.

Et puis à 15 ans, j'ai eu une guitare

que je grattais sans jamais apprendre

un morceau. J'aimais inventer. Il n'y

avait pas d'école de musique, la seule

était l'école de bal. Je regardais les

musiciens jouer et les admirais. Ils me

faisaient voyager et m'apportaient du

bonheur.”

Dire qui on est

Voyager, Gilbert le fera bien plus tard,

quand il s'envolera pour la Métropole

où il intègre une école d'éducateur

spécialisé. Là, curieux et boulimique

de découvertes, il rencontre des musi-

ciens et des organisateurs de concerts

avec qui il se lie d'amitié, profitant de

chaque rencontre pour s'ouvrir l'esprit.

Àson retour à La Réunion, en 1976, il

travaille comme éducateur spécialisé.

Mais il a toujours dans son cœur un

appel qui résonne.

“La musique est

venue en rencontrant des penseurs

comme Alain Armand, Bernard Payet,

Carpanin Marimoutou, Axel Gauvin,

Anny Grondin, Sully Andoche, mais

également des chanteurs de maloya

comme Firmin Viry, Michel Lagarigue,

Alain Peters, Gramoun Baba, Gramoun

rencontre

•••