

octobre - novembre 2015
•
anform !
111
© thiNkstock
chère Adèle,
Je comprends tout à fait. D’un côté vous avez
l’air d’éprouver un attachement profond l’un
pour l’autre et, de l’autre côté, votre amour
inconditionnel pour votre fille fait que vous ne
pouvez accepter qu’on la maltraite, y com-
pris “le dernier” homme de votre vie. Mais,
Adèle, c’est bien de maltraitance dont il s’agit.
cette gifle entre dans le cadre des violences
éducatives. Rien ne justifie la violence, encore
moins la colère ni la rage. Qui sait si un jour
vous ne pourriez en faire vous aussi l’amère
expérience ! Rappelez-lui fermement que la
violence n’est en aucun cas éducative. Elle ne
fait qu’humilier ou détruire la victime. En outre,
il n’est absolument pas nécessaire qu’il fasse
comme si elle était sa fille. Votre fille a déjà ses
parents. Et même si son père biologique est
peu présent, il reste son père et exercera son
rôle de père à sa façon. Votre partenaire doit
rester votre conjoint et il n’est pas bon qu’il
intervienne dans l’éducation de votre fille. En
revanche, tous les deux doivent se respecter
ainsi que respecter les règles de votre maison
si vous vivez ensemble. En résumé, Adèle, il
me semble tout à fait approprié d’interdire
purement et simplement à votre ami de tou-
cher votre fille.
“Il a gif lé ma fille”
“Je vis avec un homme que j’ai rencontré il
y a plusieurs mois sur un réseau. Nous nous
aimons très fort. Il a 35 ans et représente
beaucoup pour moi. Peut-être le dernier
homme que je pourrais avoir... J’ai aussi une
petite fille de 3 ans. Adorable. L’autre jour, ma
fille a fait une tache sur la veste de mon ami. Il
l’a giflée. Pas fortement, mais tout de même. Je
n’ai pas du tout apprécié. Nous avions parlé de
l’éducation de ma fille et nous étions d’accord
pour qu’il fasse comme si elle était sa fille. Je
l’ai trouvé très haineux envers elle, prêt à lui
faire mal. Une colère forte et à peine maîtrisée.
Et c’est ça qui me fait peur. Faut-il remettre en
cause cette relation parce qu’il ne supporte pas
ma fille ? Faut-il attacher de l’importance à un
moment de colère ? Je ne veux pas qu’il puisse
maltraiter mon enfant. Je m’en voudrais toute
ma vie et ne le supporterais pas.”
Adèle, Saint-Denis