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anform !

août - septembre 2015

question d'actu

© IStock

a entraîné l'éradication de la variole

dans les années 1980. Aujourd'hui, en

France, l'obligation vaccinale (contre la

diphtérie, la poliomyélite et le tétanos)

se traduit toujours par la non-admission

des enfants non vaccinés dans une col-

lectivité, que ce soit une école, une

garderie, ou une colonie de vacances.

Mais elle va plus loin. La loi prévoit que

le refus de l'obligation vaccinale peut

être puni de 6 mois d'emprisonnement

et de 3 750 euros d'amende.

EFFETS SECONDAIRES

Oui, mais... la vaccination est un médi-

cament. Et comme tout médicament,

il présente des effets secondaires.

La plupart sont anodins : de la fièvre,

une douleur au point d'injection, une

rougeur, un gonflement. D'autres

consistent en une réaction allergique à

l'un des composants. Mais surtout, cer-

tains vaccins on été accusés de jouer

un rôle dans le déclenchement de

maladies neurologiques. Ainsi, le vac-

•••

cin contre l'hépatite B a été montré du

doigt dans certains cas de sclérose en

plaques. Celui contre la rougeole a été

accusé de favoriser l'autisme. Des ac-

cusations que différentes études n'ont

jamais réussi àconfirmer. Pour les op-

posants àla vaccination systématique,

le danger se situerait surtout dans un

adjuvant systématiquement utilisé

aujourd'hui pour renforcer l’efficacité

des vaccins : les sels d'aluminium. Les

travaux de Romain Gherardi, médecin et

responsable de l'équipe Inserm à l'ins-

titut Mondor de Créteil, ont montré que

les sels d'aluminium persistent parfois

plusieurs années dans l'organisme des

vaccinés. Il fait l'hypothèse, qui n'est pas

confirmée, qu'ils pourraient alors migrer

vers le cerveau et déclencher la myofas-

ciite à macrophages, une maladie ca-

ractérisée par une importante faiblesse

musculaire, une fatigue chronique, et di-

vers troubles digestifs et neurologiques.

Un autre cas d'effets secondaires a

quant àlui été confirmé récemment par

plusieurs équipes, et notamment celle

d’Yves Dauvilliers, professeur de neuro-

logie àMontpellier.

“Après lacampagne

devaccinationcontrelagrippeH1N1en

2010nous avons vuapparaître, environ

3 mois plus tard, de nombreux cas de

narcolepsie

”, raconte-t-il. À la suite de

la vaccination, une soixantaine de Fran-

çais souffriraient de cette maladie qui

provoque des endormissements sou-

dains. Ainsi, si la vaccination a permis

de protéger de larges populations de

maladies infectieuses infantiles, elle

ne doit pas être considérée comme un

acte médical anodin. Au printemps, le

Conseil constitutionnel a misé sur la

protection collective. Mais la politique

française en la matière pourrait évoluer,

car

“lafindel'obligationdes vaccins est

une question légitime”

, avance Daniel

Floret, président du Comité technique

des vaccinations du Haut conseil de

la santé publique. La France est, en

effet, un des derniers pays européens à

conserver cette obligation...

“Aujourd'hui, en France,

l'obligation vaccinale

(contre la diphtérie, la

poliomyélite et le tétanos)

se traduit toujours par la

non-admission des enfants

non vaccinés dans une

collectivité.”