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anform !

avril - mai 2015

question d'actu

© Istock

le sujet en 2012 :

“La majeure partie

du “jeûne thérapeutique” relève de la

croyance non scientifiquement prou-

vée.”

À défaut de pouvoir faire des

études chez l'homme, certains scien-

tifiques ont effectué des tests chez

l'animal. On a ainsi découvert que de

nombreux animaux (mouches, vers,

rongeurs), mis au régime sec (dimi-

nution de 30 à 40 % des apports calo-

riques) voyaient leur espérance de vie

prolongée de 30%.

ContrE LE CanCEr

Aux États-Unis, le docteur Valter Longo

a publié en 2012 des résultats éton-

nants sur des souris cancéreuses. Les

unes étaient traitées par chimiothéra-

pie, les autres par le jeûne. Et ce sont

les secondes qui ont connu le taux de

guérison le plus important ! En 2014,

il a reproduit l'expérience chez des

humains. Avec une différence : tous

ont conservé la chimiothérapie. Mais

ceux qui jeûnaient 3 jours avant le

traitement le supportaient beaucoup

mieux.

“Les cellules cancéreuses

sont des cellules qui prolifèrent sans

aucun contrôle, mais pour cela elles

ont besoin d'être alimentées,

explique

Patrick Lemoine.

Elles pourraient donc

être plus sensibles que les autres à la

privation de nourriture.”

En attendant

les preuves scientifiques d'un éventuel

bénéfice, le jeûne compte de plus en

plus d'adeptes. Des organismes tou-

ristiques proposent même dans leur

catalogue des séjours “jeûne et ran-

donnée”. Les participants rapportent

un sentiment de légèreté et de clarté

d'esprit. Une manière de tourner le dos

à une société de surabondance...

Total ou partiel ?

Il faut distinguer plusieurs

types de jeûnes à

visée préventive ou

thérapeutique

• Le jeûne total :

l’apport calorique est nul.

seule l’eau est permise.

• Le jeûne partiel :

l’apport calorique est

réduit (250 à 300 kcal/

jour). La diète repose

généralement sur

des jus de fruits, des

bouillons de légumes

et une abondance de

tisanes et d'eau. c’est

le cas du jeûne de type

“buchinger”.

• Le jeûne peut

être continu ou

intermittent

:

1 jour sur

2 ou 1 jour par semaine,

associé à un repos

complet ou, au contraire,

à une activité physique.

source : Inserm,

Évaluation de

l’efficacité de la pratique du jeûne

comme pratique à visée préventive

ou thérapeutique,

2014.

•••

Otto Buchinger, pionnier du jeûne thérapeutique

en occident, le recours au jeûne thérapeutique sous supervision médicale a débuté avec le docteur otto

buchinger. ce médecin allemand, victime d’une polyarthrite, a retrouvé l’usage de ses jambes après 19 jours de

jeûne. Il a ensuite créé une clinique dédiée au jeûne thérapeutique. Aujourd’hui connue dans le monde entier,

la clinique buchinger, à Überlingen, propose des programmes de jeûne contre le diabète, l’hypertension, cer-

taines maladies cardiovasculaires, maladies chroniques inflammatoires articulaires et rhumatismales, allergies,

dépression, fatigue chronique…