ANFORM N25 REUNION

anform !

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février - mars 2015

Je suis resté longtemps avec une jeune femme. Nous nous aimions et

coulions des jours heureux. Puis, je l’ai soupçonnée de me tromper.

Mes soupçons ont duré un certain temps. Je n’y attachais pas trop

d’importance dans la mesure où nous étions bien ensemble. Et puis

un jour je l’ai surprise dans sa voiture avec une autre femme. Une

amie proche qui passait souvent à la maison et restait parfois pour

dormir, ou passer le week-end. Loin de me poser problème,

cette découverte m’a rassuré. Car je me disais que cette amie

devait lui apporter des choses que je ne pouvais lui apporter. Et

qu’à trois nous formions finalement la combinaison idéale. Ai-je

eu raison ou tort ? Elle a fini par partir avec cette amie et me

laisser seul. Avec le recul, je ne crois pas que j’aurais dû me

fâcher ou “faire le jaloux”. D’autres personnes ont-elles vécu

une situation semblable ?

Franck, Saint-Pierre

Elle m’a quitté

pour une femme

Franck, sachez que

ce que vous avez

vécu est une situa-

tion pas rare du tout,

que ce soit sur ce

modèle ou à l'inverse

une femme qui

“découvre” les ten-

dances homosexuelles

de son mari. Certaines

personnes n'assument

pas leur orientation

sexuelle si elle sort

de la “norme”.

Elles tentent donc

de la cacher aux

autres, voire à

elles-mêmes

en ayant une

relation amou-

reuse “clas-

sique”. Mais

cela ne reste

jamais secret très

longtemps. Il est

vrai qu'en général

les personnes

qui découvrent

l'homosexualité

ou la bisexualité de leur conjoint

le vivent plutôt moins mal. Du

moins pas sur le mode de la riva-

lité, car comme vous le dites si

bien ils trouvent dans cette rela-

tion des choses qu'ils ne peuvent

pas trouver dans leur relation

hétérosexuelle. Quant à la jalou-

sie, ce que je comprends comme

une solution imaginée pour

empêcher le départ de votre

compagne avec l'autre, effective-

ment elle aurait été vaine : pour

qu'il y ait histoire d'amour, il faut

être deux, mais surtout il faut

que chacun y trouve son compte.

Ce qui, il me semble, n'était plus

le cas pour votre ex-compagne.

Alors, sans regrets, Franck, vous

avez fait ce que vous avez pu

pour souffrir le moins possible et

vous adapter à cette situation,

certes un peu particulière. Et je

ne vois pas ce que vous auriez

pu faire de plus pour empêcher

votre ex-amie d'aller vivre ce

qu'elle avait à vivre de son côté.

Finalement, n'est-ce pas là la

plus belle preuve d'amour ?

Petites confidences à

ma psy

Par Sandrine Dagnaux,

psychothérapeute

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