

68
anform !
•
décembre - janvier 2015
Pour vous donner une image, si la main
ne serre pas le stylo, il tombe… Il faut
donc muscler son périnée, en prendre
conscience pour pouvoir le contracter vo-
lontairement et jouer avec. L’homme aus-
si a un périnée qu’il peut faire travailler.
La base du pénis s’ancre dans le périnée.
Cette base doit être solide. Un périnée
trop tendu peut engendrer des éjacula-
tions trop rapides. Un périnée trop mou
peut provoquer des difficultés d’érection.
Comment bien bouger
son corps ?
Il vous faut prendre conscience de votre
bassin. C’est à partir du bassin que vous
pourrez mieux bouger votre corps et ani-
mer vos sensations génitales puisqu’il
abrite à la fois votre périnée et vos organes
génitaux. C’est le temple du plaisir !
Faut-il laisser parler
ses fantasmes ?
Ne considérer la sexualité qu’à travers
des jugements moraux, c’est maintenir
un système de pensée qui limite l’accès
au bien-être sexuel. Les fantasmes ani-
ment le désir sexuel. Les fantasmes sont
des images qui nous viennent à l’esprit
et font monter l’excitation. Il ne faut donc
pas les réfréner. Nombre de femmes
m’avouent avoir un fantasme de viol. Cela
peut paraître choquant mais, en réalité, ce
fantasme évoque leur envie de vivre une
sexualité intense, beaucoup plus stimu-
lante.
Y a-t-il des positions plus
favorables à l’excitation ?
C’est surtout la façon dont on érotise la
position qui compte et la représentation
que l’on s’en fait. La femme romantique
va préférer des positions où elle peut
voir son partenaire dans les yeux. Les
hommes, eux, ont tendance à aimer la
position de levrette (à quatre pattes). La
vue des fesses et du bassin leur procure
un plaisir intense. Cette position est par-
fois décriée par certaines femmes qui se
sentent soumises. Pourtant, c’est une
position dans laquelle la stimulation vagi-
nale est profonde, intense. La position
du missionnaire est aussi très agréable à
condition que l’homme n’écrase pas sa
partenaire de tout son poids !
Comment connaître l’origine
de nos blocages ?
Les blocages viennent de notre système
de pensées (nos connaissances, nos
croyances, notre éducation, nos idéali-
sations). Comment s’aimaient mes pa-
rents ? Avaient-ils des gestes de tendresse
l’un envers l’autre, ou étaient-ils plutôt
distants ? Comment ma mère m’a-t-elle
parlé de mes premières règles ? Mes pa-
rents m’ont-ils interdit la masturbation ?
Comment les adultes ont-ils répondu
à mes questions sur la sexualité ? Bien
évidemment, il ne s’agit pas de donner
à voir sa propre sexualité à ses enfants ni
d’être proactifs sur le sujet mais bien de
répondre aux questions qu’ils se posent
avec des mots adaptés. Il est important
d’avoir un discours parental ou sociétal
explicatif et neutre de la sexualité. Actuel-
lement, hormis le discours sur les risques
de grossesse ou les maladies sexuelle-
ment transmissibles, rien n’est fait sur le
sujet. La sexualité est souvent présentée
comme un danger. Attention aussi aux
codes véhiculés par internet et les
films pornographiques. Ils créent des
images faussées de la réalité, dispro-
portionnées, qui peuvent installer des
troubles dans le vécu sexuel, voire des
dérives. Il est urgent que notre société
repense l’éducation sexuelle en termes
de connaissance de son corps et de
respect de celui de l’autre.
•••
bien-être