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décembre - janvier 2015

anform !

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E

n juin 2014, les autorités

sanitaires

américaines

(FDA) autorisent l'utilisation

d'un tout nouvel appareil

d'imagerie pour dépister le cancer du

sein. Au lieu de fournir des images en

2 dimensions des tissus mammaires,

celui-ci donne une image en 3 dimen-

sions. La technique (aussi appelée

tomosynthèse) promet de dépister plus

de cancers du sein et plus tôt. Comme

l'a montré une récente étude menée

à grande échelle aux États-Unis, elle

détecte environ 1 cancer de plus pour

1 000 mammographies effectuées. Fa-

bienne Thibault, du département d'ima-

gerie médicale à l'Institut Curie, salue

la performance :

“Ces chiffres peuvent

paraître faibles, mais en matière de dé-

tection de cancers, c'est une véritable

avancée.”

En France, où 4 millions de

mammographies par an sont réalisées,

on détecterait ainsi environ 10000 can-

cers de plus chaque année. L'appareil,

proposé par plusieurs sociétés d'ima-

gerie, se présente comme un mammo-

•••

graphe classique. Il ne dispense pas,

hélas, de l'étape désagréable de l'écra-

sement du sein. Celle-ci reste néces-

saire pour étaler et immobiliser les tissus

à observer.

Moins de FaUX-positiFs

L'image est toujours fabriquée en obser-

vant le passage des rayons Xà travers le

sein. La différence, c'est que la source

de rayons Xn'est plus fixe, mais effec-

tue un petit arc de cercle autour du sein,

accumulant des dizaines d'images sous

différents angles. Le radiologue dispose

de plusieurs coupes, qu'il peut com-

biner pour une vue en 3D. Ces coupes

décrivent mieux la nature des tissus.

Ainsi, une tache difficile à identifier en

2D peut être attribuée avec la 3D soit

à une superposition de tissus denses

mais sains, soit à un nodule cancéreux.

La précision du dépistage présente un

second avantage. Le diagnostic étant

plus précis, il permet aussi d'écarter

un diagnostic de cancer quand l'image

2D laissait planer un doute. Tradition-

©FUSE ; IMAGERIE 114.FR ; MEDIZINTECHNOLOGIE.DE

question d'actu

nellement, les femmes pour lesquelles

l'image 2D laisse suspecter un cancer

sont rappelées pour des examens sup-

plémentaires. Parmi elles, une partie n'a

finalement pas de lésion cancéreuse. Ce

sont les “faux-positifs”, estimés à envi-

ron 5 % des femmes diagnostiquées. La

mammographie 3D promet de réduire le

taux de “faux-positifs”.

pLUs d’irradiation

Toutefois, la mammographie 3D pré-

sente aussi des inconvénients. Le pre-

mier, c'est que, pour l'instant, elle sou-

met les femmes à une dose de rayons X

supérieure à la mammographie 2D.

Et, en tout cas, supérieure à la dose

admise aujourd'hui en Europe pour

des examens de dépistage (proposés à

des femmes, a priori, en bonne santé).

Or les rayons Xpeuvent provoquer des

cancers. Selon l'Institut national du can-

cer (Inca), le risque de cancer radio-in-

duit se situerait entre 1 et 20 cas pour

100 000 femmes participant régulière-