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juillet - août 2016
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question d'actu
extérieur l'évoque. Un bruit de bris
de verre peut ainsi replonger une vic-
time d'attentat dans les affres de son
traumatisme. Certains vétérans de la
guerre du Vietnam, qui ont adopté un
chien, rapportent que celui-ci perçoit
la montée de l'an-
goisse associée
à ce stress,
et sont ca-
pables de
les calmer.
du comportement animal aux États-
Unis, Jennifer Cattet, a testé la perfor-
mance de 6chiens d'alerte. Elle leur a
présenté des échantillons de sueur de
patients, prélevés hors des crises ou
juste avant une crise d'hypoglycémie.
En moyenne, les chiens ont détecté
77% des odeurs d'hypoglycémie. Les
meilleurs affichaient des scores de
87,5%.
RESSENTIR L' ANGOISSE
Du coup, l'engouement autour des
capacités médicales de nos chers
compagnons s'emballe. Certaines
suscitent cependant plus d'interroga-
tions. On lit notamment souvent des
témoignages d'épileptiques racontant
que leur chien sent l'arrivée d'une
crise d'épilepsie, et les prévient. Le
malade peut ainsi s'asseoir et attendre
la crise dans une position qui lui évite-
ra la chute ou l'accident de vélo. Pour-
tant, aucune odeur ne peut prévenir
l'arrivée d'une crise d'épilepsie, due
à une sorte de court-circuit électrique
dans le cerveau. Le chien serait-il
capable de ressentir des ondes élec-
tromagnétiques anormales émises
hors de la boîte crânienne ? Comme
nul ne connaît le signal qui pourrait
avertir le chien, il est impossible de
les entraîner à prévenir les crises. Et
encore plus difficile de mesurer scien-
tifiquement leur efficacité de lanceur
d'alerte... Reste qu'un chien avec
lequel vous avez une réelle empa-
thie peut sans doute être capable
de détecter les états psychologiques
favorables à l'apparition d'une crise.
C'est en tout cas ce qui se passe dans
le cas des chiens accompagnant les
personnes souffrant de troubles post-
traumatiques. Ces personnes, qui
ont vécu un événement psycho-
logiquement éprouvant (guerre,
attentat, accident…), ont ten-
dance à revivre leur angoisse
dès que le moindre événe-
m e n t
des chiens dressés pour alerter les
diabétiques, ça existe depuis plus de 10 ans
en Amérique du Nord et dans certains pays
d'Europe, mais pas en France. c'est pour
pallier ce manque qu’Arnaud Bertrand
et Solène Grivolat, parents d'un jeune
diabétique, ont créé l'association Acadia en
2015.
“On aurait pu se contenter d'acheter un
chien à l'étranger, mais on a pensé à toutes
ces familles dont la vie est complètement
chamboulée par le diabète”
, témoigne
Arnaud. Eux aussi savent ce qu'il en coûte de
se lever plusieurs fois par nuit pour éviter une
hypothétique crise d'hypoglycémie nocturne.
l'association s'est fixé 3 buts :
•
former
des dresseurs et des chiens à
détecter les hypo et hyperglycémies ;
•
élaborer,
avec des laboratoires de recherche
reconnus, un protocole permettant de tester
scientifiquement la performance de ces
chiens ;
•
étudier,
avec un groupe de psychologues et
de psychiatres, l'amélioration de la qualité
de vie des patients qui accueillent un chien
d'alerte.
d'ici quelques mois, l'association Acadia
espère proposer gratuitement à des
diabétiques l'aide de ses premiers chiens
d'alertes, en rassemblant suffisamment de
dons pour couvrir les 20 à 30 000 euros que
coûte leur entraînement.
plus d’infos :
www.acadia-asso.orgAcadia forme des chiens d'alerte