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juillet - août 2016

anform !

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pie. Le bilan de Frankie est très bon

(son diagnostic s'est montré exact

dans 88 % des cas), presque à la

hauteur des biopsies (95 % de fia-

bilité). Mais d'autres expériences

se sont montrées encore plus stu-

péfiantes. En 2014, une équipe du

centre de recherche Humanitas à

Milan a mené une étude de plus

grande ampleur, avec 2 bergers

allemands. Ceux-ci ont reniflé des

échantillons d'urine provenant de

362 patients atteints du cancer de

la prostate et de 540 personnes

saines. Cette fois-ci, les chiens

ont donné le bon diagnostic dans

88 à 100 % des cas ! L'expérience

confirme les travaux du professeur

Olivier Cussenot, urologue à l'hôpi-

tal Tenon (Paris), qui avait entraîné

un malinois à diagnostiquer ce

cancer. En Allemagne, d'autres

médecins ont montré qu'un chien

pouvait détecter dans l'haleine des

question d'actu

F

rankie est un chien sans

grande allure, un bâtard

mâtiné de berger alle-

mand. Pourtant, il est

la star de la faculté des sciences

de l'université de l'Arkansas (États-

Unis). Le Dr Donald Bodenner et

ses collègues ont entraîné ce chien

à identifier les personnes souffrant

de cancers de la thyroïde. Et même

à faire la différence entre des

tumeurs bénignes et des tumeurs

cancéreuses. Avec Frankie,

“vous

n'avez pas besoin d'une grande

clinique ou d'un équipement à

ultrasons,

s'enthousiasme Donald

Bodenner.

Vous avez juste besoin

d'un échantillon d'urine”.

C'est, en

effet, à l'odeur que Frankie fait le

diagnostic. Nul ne sait ce qu'il sent

exactement. Mais s'il se couche

devant l'échantillon, c'est qu'il a

repéré l'odeur caractéristique d'un

cancer, comparable à celles qu'on

lui a présentées pendant les 6mois

de son apprentissage.

DIAGNOSTIC CANIN

La méthode doit encore faire ses

preuves et ne convainc pas for-

cément toute la communauté

médicale. Mais un peu partout

dans le monde, des témoignages

suggèrent que les chiens seraient

des lanceurs d'alerte fiables pour

certains problèmes de santé. Leur

atout : un odorat un million de fois

plus sensible que le nez humain. Le

diagnostic canin, s'il s'avérait aussi

fiable que ces exemples l'indiquent,

présente en plus l'avantage d'être

moins coûteux, beaucoup moins

douloureux et moins difficile

qu'une biopsie ou une endosco-

malades les molécules volatiles sé-

crétées par un cancer du poumon.

DÉTECTER

LES HYPOGLYCÉMIES

Le chien reste cependant avant tout

un animal de compagnie et il est peu

aisé de le faire travailler à l'hôpital.

Il s'avère en revanche très utile pour

assister des malades au jour le jour.

Aux États-Unis, au Canada, mais

aussi en Allemagne, en Autriche et

en Suisse, les chiens sont utilisés

pour aider les diabétiques à prendre

conscience qu'une crise d'hypo-

glycémie ou d'hyperglycémie se

prépare. Ces chiens sont capables

de détecter les variations dans la

composition de l'odeur humaine

environ 30 min avant une crise. Ce

qui permet au malade de manger

du sucre ou se faire une injection

d'insuline. Fin 2015, une spécialiste

“Leur atout : un odorat un million de fois

plus sensible que le nez humain. ”