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anform !

mars - avril 2016

écolo

un perturbateur endocrinien jouant un

rôle néfaste sur la reproduction. Dans

les océans, ces plastiques attirent

les substances chimiques comme

des aimants constituant de véritables

“bombes chimiques”. Les mollusques

ingèrent les plastiques qui pénètrent

dans les tissus provoquant des inflam-

mations. Les mollusques sont mangés

par les poissons qui sont mangés par

les hommes. Il en résulte une contami-

nation de l’ensemble de la chaîne ali-

mentaire. De plus, mollusques, algues

et autres espèces exotiques se servent

des plastiques comme de bouées pour

traverser les océans et contaminer

d’autres milieux marins, mettant en

danger la biodiversité. Une forme de

mondialisation de la pollution.

ESPOIR

Toutefois, Jesse Harrisson, un micro-

biologiste anglais, vient de décou-

vrir que certains micro-organismes

se nourrissent de plastique. Il s’agit

peut-être d’un espoir pour sauver

nos océans. Encore faudrait-il être

capables de contrôler ce processus de

destruction. En attendant que ces mi-

crobes viennent àbout des plastiques

àla dérive, le mieux est de ne pas jeter

nos déchets dans la nature. Rappor-

tons nos sacs d’ordures àla maison.

Poche des eaux

Plastiques :

Assiettes, gobelets,

bidons, bouteilles…

Les plastiques

jonchent les plages et

les sous-bois. Flottant,

dérivant, échoués,

ils constituent une

menace grandissante

pour les océans,

la planète et notre

santé.

PAR FRÉDÉRIC PICHON

L

es matières plastiques se

dispersent dans la nature.

Elles s’accumulent dans les

cours d’eau, les océans, les

mers... partout. Elles se transforment,

se fragmentent en microplastiques

puis en nanoplastiques sous l’effet

des UV et celui, abrasif, des vagues,

des roches et du sable. Actuellement,

cette pollution marine s’accumule

très vite et en grande quantité, consti-

tuant d’immenses nappes de débris,

véritables îles flottant àla surface des

mers.

BoMBes chiMiques

100 millions de tonnes de déchets

dans les eaux d’Hawaï risquent un jour

de se déverser sur les plages. Les oi-

seaux marins en meurent en les ingé-

rant car les sucs digestifs ne peuvent

dissoudre cette matière. Les poissons,

baleines, tortues… meurent étouffés.

Une étude a démontré la présence de

produits chimiques dans les océans

tels que l’aldicarbe, toxique pour le sys-

tème nerveux, le benzène provoquant

des leucémies, du chlorure de vinyle,

du chloroforme, de la dioxine, du PCB

et du tétrachlorure de carbone. Toutes

ces substances sont hautement can-

cérogènes. De nombreux plastiques

sont constitués de bisphénol (BPA),

les envahisseurs !

Plus de plastique

que de poissons ?

selon une étude de la

fondation Ellen Macarthur

et du Forum économique

mondial, la plastification des

océans s’intensifie. si rien

n’est fait, la masse totale des

déchets plastique pourrait,

en 2050, dépasser celle des

poissons.

© F. PICHoN