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novembre - décembre 2015

anform !

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la récupération rapide après chirurgie.

“L’essor de la RRACs’est fait parallèle-

ment au développement de la chirur-

gie ambulatoire (traitement chirurgical

et sortie du patient le même jour)”

,

souligne le docteur Pascal Boireau,

chirurgien orthopédiste. L’évolution

des techniques opératoires comme

la chirurgie vidéo-assistée arthrosco-

pique ou cœlioscopique, permet en

effet d’envisager autrement la prise en

charge du patient.Mais il ne s’agit pas

uniquement d’une question d’outils et

de techniques. La prise en charge glo-

bale du patient par l’ensemble du per-

sonnel médical et paramédical ainsi

que son implication active sont aussi

des éléments indispensables à la mise

en place de la RRAC.“

La douleur,la ci-

catrisation et la récupération physique

et psychologique sont les 3 éléments

qui conditionnent la durée du séjour

d’un patient à l’hôpital”,

explique le

chirurgien. Ainsi, en jouant sur ces

3 curseurs, on arrive à faire baisser la

durée de séjour des patients à l’hôpital

tout en améliorant leur qualité de vie

et leur convalescence. Par ricochet,

les économies réalisées par la Sécu-

rité sociale sont potentiellement très

importantes.

CICATRISATION RAPIDE

“La cicatrisation est aujourd’hui mieux

maîtrisée car beaucoup d’opérations

ne nécessitent que des mini-incisions

pour passer la caméra etles outils,pré-

cise le

spécialiste.De

ce fait,les chirur-

giens tendentàmettre moins de drains

(technique permettant l’évacuation

des substances produites lors du geste

chirurgical) qu’auparavant,ce qui per-

met de mieuxcontrôler la cicatrisation

et de laisser sortir le patient plus rapi-

dement.Ce

qui diminue aussi le risque

des maladies nosocomiales.”

Les tech-

niques d’anesthésie ont aussi beau-

coup évolué. L’anesthésie locorégio-

nale permet, par exemple, d’endormir

de façon sélective une partie du corps

et de contrôler la douleur jusqu’à 24 h

après l’opération. Les pratiques liées

à l’anesthésie évoluent elles aussi,

permettant de réduire de manière

importante le jeûne préopératoire.

Avant,un patient devait être complè-

tement à jeun dès minuit la veille

de l’opération et celle-ci pouvait

avoir lieu en milieu d’après-

midi. Le patient accumu-

lait ainsi fatigue et stress

avant même d’avoir été

endormi.

Aujourd’hui,

de nombreux praticiens

recommandent un jeûne

de 6 h seulement avant la

chirurgie et le patient peut

boire un peu d’eau sucrée

jusqu’à 2 h avant l’opéra-

tion. Les prescriptions de

calmants (anxiolytiques)

avant l’opération sont

également revues à

la baisse et les médi-

caments à effet courts

sont privilégiés. De même,

l’évaluation de la douleur

est aujourd’hui plus fine. Les

différents paliers douloureux sont

expliqués au patient et c’est lui qui

maîtrise la prise de ses antalgiques.

Moins stressé,moins fatigué,moins

douloureux et plus actif dans sa

prise en charge, il récupère plus

vite,d’autant que le relai avec les

professionnels (kiné, infirmiers,

diététiciens…) se fait très bien

à la maison.

ma

santé

© BANANASTocK