

novembre - décembre 2015
•
anform !
69
la récupération rapide après chirurgie.
“L’essor de la RRACs’est fait parallèle-
ment au développement de la chirur-
gie ambulatoire (traitement chirurgical
et sortie du patient le même jour)”
,
souligne le docteur Pascal Boireau,
chirurgien orthopédiste. L’évolution
des techniques opératoires comme
la chirurgie vidéo-assistée arthrosco-
pique ou cœlioscopique, permet en
effet d’envisager autrement la prise en
charge du patient.Mais il ne s’agit pas
uniquement d’une question d’outils et
de techniques. La prise en charge glo-
bale du patient par l’ensemble du per-
sonnel médical et paramédical ainsi
que son implication active sont aussi
des éléments indispensables à la mise
en place de la RRAC.“
La douleur,la ci-
catrisation et la récupération physique
et psychologique sont les 3 éléments
qui conditionnent la durée du séjour
d’un patient à l’hôpital”,
explique le
chirurgien. Ainsi, en jouant sur ces
3 curseurs, on arrive à faire baisser la
durée de séjour des patients à l’hôpital
tout en améliorant leur qualité de vie
et leur convalescence. Par ricochet,
les économies réalisées par la Sécu-
rité sociale sont potentiellement très
importantes.
CICATRISATION RAPIDE
“La cicatrisation est aujourd’hui mieux
maîtrisée car beaucoup d’opérations
ne nécessitent que des mini-incisions
pour passer la caméra etles outils,pré-
cise le
spécialiste.Dece fait,les chirur-
giens tendentàmettre moins de drains
(technique permettant l’évacuation
des substances produites lors du geste
chirurgical) qu’auparavant,ce qui per-
met de mieuxcontrôler la cicatrisation
et de laisser sortir le patient plus rapi-
dement.Cequi diminue aussi le risque
des maladies nosocomiales.”
Les tech-
niques d’anesthésie ont aussi beau-
coup évolué. L’anesthésie locorégio-
nale permet, par exemple, d’endormir
de façon sélective une partie du corps
et de contrôler la douleur jusqu’à 24 h
après l’opération. Les pratiques liées
à l’anesthésie évoluent elles aussi,
permettant de réduire de manière
importante le jeûne préopératoire.
Avant,un patient devait être complè-
tement à jeun dès minuit la veille
de l’opération et celle-ci pouvait
avoir lieu en milieu d’après-
midi. Le patient accumu-
lait ainsi fatigue et stress
avant même d’avoir été
endormi.
Aujourd’hui,
de nombreux praticiens
recommandent un jeûne
de 6 h seulement avant la
chirurgie et le patient peut
boire un peu d’eau sucrée
jusqu’à 2 h avant l’opéra-
tion. Les prescriptions de
calmants (anxiolytiques)
avant l’opération sont
également revues à
la baisse et les médi-
caments à effet courts
sont privilégiés. De même,
l’évaluation de la douleur
est aujourd’hui plus fine. Les
différents paliers douloureux sont
expliqués au patient et c’est lui qui
maîtrise la prise de ses antalgiques.
Moins stressé,moins fatigué,moins
douloureux et plus actif dans sa
prise en charge, il récupère plus
vite,d’autant que le relai avec les
professionnels (kiné, infirmiers,
diététiciens…) se fait très bien
à la maison.
ma
santé
© BANANASTocK