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mai - juin 2015
•
anform !
89
E
lle, 15 ans :
“j’adorerais
me faire tatouer untribal
enbas du dos. C’est hy-
per sexy!”
Moi :
“Excuse
me, miss ?!”
Là, on respire, on se
calme, on gère et surtout on ne hurle
pas. Avec les ados, l’erreur est d’y
aller “en frontal”. La technique est
donc de ruser en contournant l’obs-
tacle. Par exemple, s'il est douillet, il
est facile d’aborder l’aspect douleur.
Il s’agit tout de même d’injecter de
l’encre sous la peau (exactement
entre le derme et l’épiderme)à l’aide
d’aiguilles. Et pendant cette opé-
ration, on ne peut pas empêcher le
sang de perler à la surface. Selon
l’endroit du corps, on ne pourra pas
éviter la douleur. La première fois, ce
sera un peu comparable à la sensa-
tion d’une brûlure ou d’un scalpel qui
viendrait découper la peau... Si ça
ne fonctionne pas, on peut feindre
de s’intéresser aux raisons de cette
demande. À la base, le tatouage
servait surtout à marquer son appar-
tenance à un groupe, une tribu, une
religion, de façon définitive. Puis,
c’est devenu un moyen d’afficher ses
revendications, de provoquer ou de
marquer son originalité. Mais si ces
petits dessins cutanés ont longtemps
eu une image négative, car asso-
ciés au milieu carcéral ou criminel,
depuis les années 2000, on assiste
à un véritable phénomène de mode.
On ne compte plus les stars du hip
hop, du rock, du cinéma, de la télé
ou du sport qui arborent fièrement
leurs tatouages. C’est la principale
motivation de votre adolescent : être
à la mode ! Sauf que le tatouage
doit répondre à toute une réflexion
empreinte de maturité. On le garde
à vie.
“C'eST moN CorpS”
Puis, l’ado finit par argumenter
“
c’est mon corps, je fais ce que je
veux avec”
. Moi, je n’oublie pas que
“toncorps vient de moncorps et que
c’est moi qui décide ! Surtout, tu n’as
pas fini de grandir et le tatouage
pourrait se détériorer pendant ta
croissance”
. C’est la raison pour
laquelle peu de tatoueurs acceptent
de tatouer les jeunes gens avant
18 ans. Enfin, il ne sera pas difficile
d’avancer l’aspect financier. Car
rien n’est gratuit. Particulièrement
le travail artistique d’un tatoueur
qui, en général, dépasse souvent le
budget “argent de poche” de votre
descendance.
nos
enfants
Peaux noires
et métissées ?
Il n’y a aucune contre-
indication mais le fort
taux de mélanine contenu
dans l’épiderme (la partie
supérieure) des peaux foncées
masque l’encre qui doit se
fixer dans le derme (la couche
inférieure). Le tatoueur vous
conseillera sur les couleurs
à choisir après avoir analysé
votre pigmentation. Du coup,
sur peau noire on opte plutôt
pour une encre noire qui
prendra une teinte bleutée
ou verte avec le temps,
tandis que les peaux café
au lait pourront se diriger
vers le bleu ou le rouge. Il
n’y a pas plus de risques à
se faire tatouer quand on a
la peau foncée en revanche,
il convient de s’assurer de la
bonne santé de la peau auprès
d’un dermatologue car les
changements de couleurs
d’un tatoo sur peau noire sont
souvent dus à une mauvaise
estimation de l’intensité de la
pigmentation cutanée.