

janvier - février 2015
•
anform !
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si, on conçoit une médecine mieux
adaptée aux organismes masculins.
Or, les maladies n'affectent pas les
hommes et les femmes de la même
manière.”
RISQUES
CARDIOVASCULAIRES
Certes, on s'en doutait, une femme
n'est pas un homme. En plus des
différences anatomiques évidentes,
les femmes et les hommes ne pro-
duisent pas les mêmes hormones.
Mais les différences vont beaucoup
plus loin, puisque toutes nos cellules
ont un comportement dépendant
de leur genre. Ainsi, les cellules des
poumons des femmes sont beau-
coup plus sensibles aux cancéri-
gènes présents dans les cigarettes
que celles des hommes. Ànombre
de cigarettes égales, une fumeuse
aplus de risques de développer un
cancer du poumon qu'un fumeur...
L'exemple des maladies cardiovas-
culaires est criant. Ainsi, un homme
qui ressent une vive douleur àlapoi-
trine et au bras gauche évoque tout
de suite une attaque cardiaque, et
les secours adéquats sont vite appe-
lés.Mais chez les femmes, l'infarctus
peut prendre d'autres formes : nau-
sées, fatigue, etc. Beaucoupmoins
faciles à identifier ! Résultat, selon
une étude publiée par KhalidBarakat
du Royal Hospitals Trust à Londres,
elles arriveraient aux urgences
12,5 minutes plus tard que les
hommes. Enoutre, elles ne sont pas
examinées aussi rapidement. Elles
ne sont que 29% àavoir unélectro-
cardiogramme en moins de 10 mi-
nutes, contre 38%des hommes. Les
médicaments n'ont pas non plus le
même impact sur un organisme fé-
minin. Prenez l'aspirine, unclassique
de notre armoire àpharmacie. Prise
àpetites doses, elle protège le sys-
tème cardiovasculaire, notamment
grâce àsapropriété de fluidifier le
sang. Mais chez les hommes, elle
diminue le risque d'infarctus et,
chez les femmes, celui d'accidents
vasculaires cérébraux.
EFFETS SECONDAIRES
Le problème, c'est que ni la
médecine ni l'industrie phar-
maceutique ne prennent en
compte ces différences hommes/
ma
santé
Dame de cœur
les femmes suc-
combent plus souvent
aux maladies cardio-
vasculaires que les
hommes. si 43 % des
hommes succombent
à des accidents car-
diaques, ceux-ci sont
fatals chez 55 % des
femmes. la fondation
recherche cardio-
vasculaire a lancé un
programme visant à
développer des traite-
ments spécifiquement
adaptés aux femmes.
Un programme
baptisé
“le cœur des
femmes”.
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