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mars - avril 2016

anform !

71

nos

enfants

je faire de ma vie ? Quel adulte vais-je

devenir ? La colère de l'adolescent

est souvent légitime. Il recherche la

confrontation pour revendiquer sa per-

sonnalité. Le plus souvent la rébellion

est sociale ou sociétale : confrontation

avec des professeurs, des amis (inclu-

sion/exclusion de différents groupes,

rejet du système, choix vestimentaire).

Il quitte l'innocence de l'enfance pour

accéder à une nouvelle réalité, pas

si simple pour lui, comme le fait de

devoir faire des choix d'orientation sco-

laire ou professionnelle. La colère est

souvent hétéro-agressive visant les pa-

rents car l'adolescent a besoin de s'af-

firmer au sein de la cellule familiale. Il

existe un bénéfice secondaire àcette

colère, qui rassurera sans doute les

parents inquiets, c'est

“le processus

naturel d'autonomisation”

. N'oublions

pas que l'adolescent est un être en

devenir, un adulte en préparation. De

ce fait, la colère l'aide et le pousse à

se couper de la sphère affective rassu-

rante du cocon familial, lui permettant

de s'affirmer en tant qu'individu.

COMMENT L'AIDER

À EXPRIMER SA COLÈRE ?

En lui offrant un espace de parole. Pri-

vilégiez des moments de discussions

afin qu'il puisse mettre des mots sur

ses maux. L'adolescent apprendra à

discuter avec les adultes, àcommuni-

quer, àdébattre de sujets divers. C'est

àtravers la résolution des conflits fami-

liaux qu'il s’entraîne à résoudre des

futurs conflits relationnels. S'il est en-

tendu, il n'aura plus besoin de hurler,

de se défendre ou de se confronter.

Écoutez ce qu'il a àdire, faites valoir

sa parole, essayez de ne pas l'infan-

tiliser, même s'il aura toujours besoin

de la guidance parentale. L'adolescent

doit apprendre le sens des responsa-

bilités, avec un réel besoin d'autono-

mie. Le mieux à faire pour aider un

adolescent àexprimer sa colère c'est

de l'entendre et de la comprendre.

Non pas comme quelque chose de

négatif mais plutôt comme une étape

faisant partie de l'apprentissage de

la vie ! Autrement dit, un adolescent

qui verbalise est un adolescent qui

va bien. Celui qui ne peut pas dire, à

qui on réprime la parole, reportera la

résolution de ses conflits intérieurs, par

l'expression de comportements ina-

daptés (violence, vols, fugues…) ou

bien refoulera sa colère. Elle ressurgira

très certainement àl'âge adulte par le

biais d'autres crises identitaires.

“Tout

ce qu'on refoule finit par refaire surface

avec débordement”

, disait Claudia

Rainville, psychothérapeute.

Il y a des limites !

On ne peut pas tout

permettre ni tout accep-

ter ! Le respect envers les

parents est primordial.

L'adolescent a besoin d'un

encadrement parental et il

doit accepter la réalité des

limites qui lui sont impo-

sées. Il faut donc jongler

entre liberté et autorité.

Quand il franchit la ligne,

n'ayez pas peur de la

confrontation. Expliquez-

lui que vous êtes le garant

de son éducation et de sa

sécurité. Si la colère peut

être positive, elle peut

aussi être pathologique. Il

peut exister des troubles

graves du comportement,

violences hétéro ou auto-

agressives, troubles de la

personnalité. N'hésitez

pas à demander l'avis

d'un spécialiste en cas de

doute.