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anform !
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septembre - octobre 2015
question d'actu
© IStock
d'importantes campagnes de vac-
cination dans le monde entier, a
entraîné l'éradication de la variole
dans les années 1980. Aujourd'hui,
en France, l'obligation vaccinale
(contre la diphtérie, la poliomyélite
et le tétanos) se traduit toujours par
la non-admission des enfants non
vaccinés dans une collectivité, que
ce soit une école, une garderie, ou
une colonie de vacances. Mais elle
va plus loin. La loi prévoit que le
refus de l'obligation vaccinale peut
être puni de 6 mois d'emprisonne-
ment et de 3 750 euros d'amende.
EFFETS SECONDAIRES
Oui, mais... la vaccination est un
médicament. Et comme tout mé-
dicament, il présente des effets
secondaires. La plupart sont ano-
dins : de la fièvre, une douleur au
point d'injection, une rougeur, un
gonflement. D'autres consistent en
une réaction allergique à l'un des
composants. Mais surtout, certains
vaccins on été accusés de jouer
un rôle dans le déclenchement de
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maladies neurologiques. Ainsi, le
vaccin contre l'hépatite Ba été mon-
tré du doigt dans certains cas de
sclérose en plaques. Celui contre la
rougeole a été accusé de favoriser
l'autisme. Des accusations que dif-
férentes études n'ont jamais réussi
à confirmer. Pour les opposants
à la vaccination systématique, le
danger se situerait surtout dans un
adjuvant systématiquement utilisé
aujourd'hui pour renforcer l’efficaci-
té des vaccins : les sels d'aluminium.
Les travaux de Romain Gherardi,
médecin et responsable de l'équipe
Inserm àl'institut Mondor de Créteil,
ont montré que les sels d'aluminium
persistent parfois plusieurs années
dans l'organisme des vaccinés. Il fait
l'hypothèse, qui n'est pas confirmée,
qu'ils pourraient alors migrer vers le
cerveau et déclencher la myofas-
ciite à macrophages, une maladie
caractérisée par une importante
faiblesse musculaire, une fatigue
chronique, et divers troubles diges-
tifs et neurologiques. Un autre cas
d'effets secondaires a quant àlui été
confirmé récemment par plusieurs
équipes, et notamment celle d’Yves
Dauvilliers, professeur de neurologie
à Montpellier.
“Après la campagne
de vaccination contre la grippe H1N1
en 2010 nous avons vu apparaître,
environ 3 mois plus tard, de nom-
breux cas de narcolepsie
”, raconte-
t-il. Àla suite de la vaccination, une
soixantaine de Français souffriraient
de cette maladie qui provoque des
endormissements soudains. Ainsi, si
la vaccination a permis de protéger
de larges populations de maladies
infectieuses infantiles, elle ne doit
pas être considérée comme un acte
médical anodin. Au printemps, le
Conseil constitutionnel a misé sur
la protection collective. Mais la poli-
tique française en la matière pourrait
évoluer, car
“la fin de l'obligation des
vaccins est une question légitime”
,
avance Daniel Floret, président du
Comité technique des vaccinations
du Haut conseil de la santé publique.
La France est, en effet, un des der-
niers pays européens à conserver
cette obligation...
“Aujourd'hui, l'obligation
vaccinale (contre la diphtérie,
la poliomyélite et le tétanos)
se traduit toujours par la non-
admission des enfants non
vaccinés dans une collectivité.”