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mai - juin 2015

anform !

55

nos

enfants

exemple indispensable de noter ce

que fait et dit l’enfant au moment

de la réalisation du dessin. Par où

commence-t-il ? Quel personnage

représente-t-il en premier ? Le pre-

mier personnage dessiné est souvent

celui auquel l’enfant s’identifie. Uti-

lise-t-il souvent sa gomme ? L’emploi

répété de la gomme peut être un signe

d’anxiété, d’un désir exacerbé de per-

fection, ou d’une insatisfaction de soi.

L’enfant se dépêche-t-il de dessiner

pour se débarrasser au plus vite du

dessin ? De même, l'enfant qui refuse

de dessiner manifeste une opposition

mais aussi une difficulté d'adaptation

à la tâche demandée… Ensuite, le

psychologue examine le dessin dans

ses moindres détails.

“Pour cela, il

se réfère à des grilles de cotation très

complexes, validées scientifiquement.

Il analyse les formes, la taille des per-

sonnages, la proportion des membres

du corps, les organes (un organe a-t-il

été oublié ?), la présence d’animaux,

la cohésion du groupe (un des person-

nages est-il isolé ?), les vêtements, les

couleurs…”

Le personnage dessiné

avec le plus de détails est souvent ce-

lui qui est le plus valorisé par l’enfant.

La taille des personnages traduit sa

complicité avec tel ou tel membre de

la famille. Si l’enfant est en conflit avec

un parent, il peut omettre de le repré-

senter dans son dessin. Àla naissance

d’un petit-frère, ou d’une petite-sœur,

il peut ajouter un chien ou tout autre

animal qui symbolisera la projection

des pulsions agressives qu’il peut

ressentir face à ce nouveau venu. Un

personnage oublié peut être le signe

de l’existence d’un conflit avec ce

dernier. Des traits appuyés, le signe de

tensions nerveuses… Aussi, les mots

qu’il mettra sur ses productions sont

importants. Il faut lui demander d’ex-

pliquer le dessin, de présenter les per-

sonnages, de décrire ce qu’ils sont en

train de faire.

“Ce qui vous semblera

être un gribouillis a du sens pour lui.”

INTERPRÉTATIONS

ABUSIVES

“Il est préférable que les dessins soient

interprétés par des professionnels pour

éviter les interprétations abusives. Un

élément peut avoir plusieurs signifi-

cations. Par exemple, le rouge peut

être identifié comme de l’agressivité

mais aussi comme du dynamisme. Il

faut prendre en compte de nombreux

éléments avant de rendre des conclu-

sions. Les parents ont aussi tendance

à faire leurs propres projections, à ins-

trumentaliser le dessin (notamment

en cas de divorce ou de séparation).

Néanmoins, le dessin est un bon

moyen de communication, c’est une

bonne porte d’entrée. Si un enfant est

énervé, par exemple, demandez-lui

de dessiner ce qu’il ressent”

, conclut

Katia Jean-Marie.

À chaque âge son dessin !

Faire des gribouillages à 2 ans est tout à fait normal.

À 5 ou 6 ans, ça l’est moins. Il est donc important de

définir les différents stades d'évolution de l’enfant.

1-3 ans

Gribouillages (auxquels l’enfant ajoute

progressivement des formes isolées).

3-5 ans

Dessins avec intention de représenter

quelque chose (sans que l’adulte ne par-

vienne toujours à reconnaître l’objet). C’est

le stade du dessin du bonhomme têtard (un

cercle avec des bras et des jambes).

4-5 ans

Le dessin raconte une histoire. L’ordre

d’apparition des éléments tient compte de

l’affectif.

5-12 ans

L’enfant dessine ce qu’il connaît de l’objet

et non ce qu’il voit. Multiplicité des détails.

12 ans

Production graphique proche de la réalité.

L’enfant tient compte de la perspective.