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anform !
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mai - juin 2015
question d'actu
© ISTOCK
d'ailleurs la première cause de décès
chez les femmes, chez qui les symp-
tômes sont plus sévères.
RÉSULTATS
ENCOURAGEANTS
Heureusement, l'impact des AVC
peut être combattu. Dans les pays
développés, les campagnes de lutte
contre les maladies cardio-vascu-
laires ont permis de faire baisser la
mortalité de plus de 37 % entre 1990
et 2010, alors qu'elle augmentait de
42 % dans les pays en voie de déve-
loppement. Les Antilles font partie
des régions françaises ayant le plus
bénéficié de ces campagnes de pré-
vention. Antilles et Guyane, qui sont
particulièrement touchées par l'hy-
pertension, l'obésité ou le diabète,
payaient il y a une dizaine d'années
un tribut très lourd aux AVC. Ils étaient
non seulement plus nombreux que
dans les autres régions françaises,
mais s'avéraient aussi plus sévères,
causant plus d'incapacités et condui-
sant plus souvent à la mort. Pour-
tant, en 2012, l'étude Ermancia,
menée en Martinique a montré des
résultats très encourageants, comme
l'explique Julien Joux, neurologue
au CHU de Fort-de-France :
“On a
toujours cru que les personnes d'ori-
gine africaine présentaient un risque
supérieur aux populations d'origine
caucasienne. Or, avec cette étude,
nous montrons que c'est faux. Le
nombre d'AVC a diminué de 30 %
entre 1999 et 2012 en Martinique, et
s'est rapproché de la moyenne fran-
çaise. Cette diminution a surtout tou-
ché la population féminine de 50 à
70 ans. Une population très réceptive
aux campagnes de santé publique.
C'est la prévention qui a permis une
telle baisse.”
Il n'y a donc pas de fa-
talité. La lutte passe par le dépistage.
On continue donc à surveiller l'hyper-
tension, le diabète et le cholestérol.
On les combat en prenant le traite-
ment prescrit pas son médecin, en
diminuant le sel, les calories, l'alcool,
le tabac et en pratiquant une activité
physique régulière.
Mortalité élevée
aux Antilles-Guyane
Le 25 août 2014,
la Direction de la
recherche, des études,
de l'évaluation et des
statistiques (Drees) a
publié son bilan sur le
poids des AVC dans
les régions françaises.
Leur nombre reste élevé
en Guyane mais il a
fortement baissé aux
Antilles, rejoignant des
chiffres affichés ailleurs.
Mais dans ces trois
régions, les conséquences
sont plus dramatiques,
avec des taux de mortalité
particulièrement élevés.
Martinique, Guadeloupe
et Guyane comptabilisent
respectivement 61, 73
et 76 décès par AVC
pour 100 000 habitants,
pour une moyenne
nationale de 44. Ces taux
de mortalité pourraient
baisser si les victimes
étaient prises en charge
plus rapidement dans les
unités neuro-vasculaires
des hôpitaux.
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