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mars - avril 2015

anform !

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ma

santé

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Quelles

causes ?

La réaction est provoquée par

des allergènes ingérés ou injectés,

le plus souvent des médicaments

(comme les antibiotiques, notam-

ment la pénicilline, ou encore l'aspi-

rine),des aliments (cacahuètes,fruits

de mer...),des piqûres d'abeille ou de

guêpe, ou encore des produits utili-

sés en anesthésie (notamment les

curares).L'organisme identifie le pro-

duit allergène comme étant un intrus

et, en cherchant à le neutraliser, peut

déclencher une réaction exacerbée

dite “anaphylactique”, néfaste voire

mortelle pour l'organisme.

3

Quels

symptômes ?

Les premiers signes appa-

raissent généralement sur la peau et

les muqueuses : rougeurs, plaques,

œdème de Quincke (gonflement

des paupières, de la bouche, mais

aussi de la langue, du pharynx et du

larynx). Les voies respiratoires sont

touchées, d'une part à cause de

l’œdème, qui peut empêcher com-

plètement la respiration, mais aussi

à cause de spasmes au niveau des

bronches. Des signes gastro-intesti-

naux peuvent aussi survenir (nausées,

vomissements,diarrhées).Enfin,le sys-

tème cardiovasculaire peut être atteint.

Et, dans le pire des cas, la situation

peut évoluer vers un arrêt cardiaque.

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Comment

réagir ?

Le choc anaphylactique est

une urgence médicale (la mort peut

survenir en quelques minutes dans les

cas les plus graves).Il faut immédiate-

ment appeler les secours en précisant

les symptômes et en indiquant (si

possible)quel produit potentiellement

allergène a pu pénétrer dans l'orga-

nisme.

5

Quels

traitements ?

Le seul traitement disponible

aujourd'hui pour éviter l’arrêt car-

diaque et respiratoire est l'adrénaline,

quand les corticoïdes et antihistami-

niques ne sont pas suffisants.Il existe

des auto-injecteurs d'adrénaline pour

les personnes qui se savent sensibles

à un allergène particulier,d'oùl'impor-

tance d'identifier les produits ayant

causé le choc.

Vers de nouveaux

traitements

Une équipe de chercheurs

de l'Institut Pasteur et de

l’Inserm a mis en évidence

des mécanismes jusqu'alors

inconnus pour expliquer la

réaction anaphylactique. On

croyait avant que la réaction

était provoquée par un

type d’anticorps appelé IgE

reconnaissant l’allergène

et présent à la surface de

cellules très rares (mastocytes

et basophiles). Or, cette

équipe a montré chez l'animal

qu’un autre type d’anticorps

appelé IgG était nécessaire

au déclenchement de chocs

anaphylactiques. De plus,

ce sont d'autres cellules très

abondantes qui interagissent

avec ces anticorps IgG pour

induire le choc. Alors, IgG,

IgE, quelle différence ? En fait,

dans le scénario “traditionnel”,

la molécule responsable de

l'inflammation est un messager

bien connu des allergiques :

l'histamine. Dans le “nouveau”

scénario, le responsable est

un autre messager... 1 000 fois

plus puissant ! Des résultats

très importants puisqu'ils

pourraient, s'ils sont confirmés

chez l'homme, ouvrir la voie

à de nouveaux traitements

plus ciblés.

© ISTOCK