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novembre - décembre 2016

anform !

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toute la vérité. Nous interprétons la

réalité à notre manière !”

Au quo-

tidien, nos mensonges sont des

réflexes instinctifs auxquels nous

avons recours pour nous protéger

des atteintes extérieures diverses :

physiques, morales ou psychiques.

Le mensonge nous préserve alors

de la relation conflictuelle avec le

monde et

autrui.De

plus,il existerait

un lien entre la confiance en soi et

l’honnêteté. Il semblerait que ceux

qui n'ont pas peur de dire la vérité à

autrui sont aussi ceux qui n'ont pas

peur de perdre l'autre ! Autrement

dit,il faut avoir sacrément confiance

en soi pour dire à sa meilleure amie

que sa nouvelle coiffure est com-

plètement ratée !

menteur par OmissiOn

S'il est vrai que nous mentons

tous, il est aussi évident que nous

ne mentons pas pour les mêmes

raisons. Il existe tout d'abord le

mensonge égoïste ou par dési-

rabilité sociale. Il a pour but de

donner une bonne image de soi

ou une bonne impression en exa-

gérant ses qualités et masquant

ses défauts. Ce type de mensonge

consiste à obtenir un avantage,

par exemple un emploi, un appar-

tement… Souvent, les menteurs

égoïstes sont dans une volonté

absolue de plaire avec, a contra-

rio, une faible estime de soi. Ils

ont besoin de combler un vide

narcissique en recherchant sans

cesse l'approbation des autres. Le

mensonge par omission consiste

à ne pas donner une information,

ou garder pour soi des choses

privées. Nous avons le droit à une

intimité, de ne pas vouloir tout dé-

voiler. Ce n'est pas vraiment men-

tir tant que ce que l'on tait n'est

pas nuisible pour l'autre. Parfois,

le mensonge par omission consti-

tue même une obligation morale,

dans le respect de soi ou pour le

secret professionnel. Le mensonge

par sociabilité ou convention so-

ciale, c'est par exemple le : “

Salut,

tu vas bien ?”

9 fois sur 10, nous

répondons :

“Très bien, merci”

,

même si cela ne va pas. Ce n'est

pas par malhonnêteté mais par

considération pour ce que l'autre

est prêt à entendre. C'est une clé

pour bien communiquer. On ment

aussi pour ne pas blesser autrui,

par politesse. Àla question :

“Avez-

vous aimé le repas ?”,

rares sont

ceux qui répondront :

“Immonde,

froid et sans saveur.”

Mais parfois,

le mensonge devient une seconde

nature. On peut alors parler de

mythomanie. Ce comportement

est celui du menteur pathologique.

Mentir pour tout et n'importe quoi.

Les causes sont souvent un choc

émotionnel ou un événement dont

la portée négative semble impos-

sible à assumer. Ce menteur fuit la

réalité et s'invente un autre monde

alimenté par ses mensonges. Ce

qui distingue un menteur lambda

d'un menteur pathologique, c'est

le niveau de conscience de l'amo-

ralité du mensonge ou encore le

sentiment de culpabilité face au

mensonge. Le mythomane a un

niveau de conscience très faible.

ces appareils mesurent

les réactions psychophy-

siologiques d'un individu

interrogé afin de détermi-

ner s'il dit la vérité ou pas !

le postulat scientifique

est que si la personne

ment cela provoque une

réaction émotionnelle

liée au stress s'accompa-

gnant de manifestations

mesurables : transpiration,

fréquence cardiaque, pres-

sion sanguine, diamètre

pupillaire, température

corporelle… la fiabilité de

ceux-ci est très controver-

sée. certains individus très

entraînés pourraient passer

outre grâce à une bonne

maîtrise de leurs émotions.

à l'inverse, des personnes

très émotives et impres-

sionnées par la procédure

pourraient être identifiées

comme menteuses à

tort ! D’autres techniques

modernes font leurs

preuves comme l'analyse

de la gestuelle, la détec-

tion des micro-expressions

sur le visage, l’imagerie

fonctionnelle de l'activité

du cerveau pour identifier

des “aires cérébrales du

mensonge”…

Et les détecteurs

de mensonge ?