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mars - avril 2016

Le rugby,

un sport implacable !

Ovalie

Et si les Antilles-

Guyane devenaient

terre de rugby ?

Plus méconnu et

moins médiatisé

que le football et

le basket-ball, le

rugby se rebiffe pour

exister et attirer les

sportifs. Le succès

de la dernière

coupe du Monde

en Angleterre et la

politique mise place

par les ligues locales

laissent espérer des

jours meilleurs.

PAR THOMAS THURAR

À

64 ans, Jean-Louis

Charpentier Tity, l’ex-

président du Comité

territorial du rugby en

Martinique, a vu naître ce sport en

1969. Importée par les militaires de

passage, la pratique du ballon ovale

était peu répandue. “

Dès le départ,

les militaires ont souhaité que l’acti-

vité s’ouvre aux Antillais en imposant

7 joueurs antillais dans l’équipe.”

Le Good-Luck à Fort-de-France et

la Gauloise de Trinité ont été les

pionniers. D’autres clubs comme le

Lorrain, Schœlcher et le Marin ont

bien tenté l’expérience mais n’ont

pas résisté à la prédominance des

sports déjà établis. Les rugbymans

avaient les pires difficultés àobtenir

un terrain pour s’entraîner. Et quand

ils en trouvaient un, il ressemblait

davantage àun champ de “patates”.

“Les autres disciplines avaient peu

de considération pour ce nouveau

sport”

, raconte encore l’ancien pilier

gauche.

“Un jour, au Lamentin, les

footballeurs ont envahi le terrain

réservé aux rugbymans parce qu’ils

devaient s’entraîner urgemment à

cause d’un match déplacé.”

Mais

le rugby a résisté grâce àla volonté

farouche et la passion d’une poignée

d’hommes.

QuaLités atHLétiQues

Le rugby a finalement trouvé son

public, confie Stéphane Lagache,

cadre technique rugby du Comité ter-

ritorial.

“C’est un sport à 2 facettes :

l’évitement nécessitant des qualités

athlétiques et physiques qui cor-

respondent au profil des Antillais,

parce qu’il faut beaucoup de vitesse

et de la lecture de situation jeu. Et

l’opposition, le combat dans un

cadre réglementaire.”

Cet intérêt se

vérifie auprès des scolaires qui en

redemandent après chaque initia-

tion. En effet, sans avoir une grande

technique, on peut déjà beaucoup

s’amuser. La dimension physique

de ce sport a tendance àle desservir

car, dans l’imagerie collective, il est

perçu comme violent, voire brutal.

Une idée qui serait renforcée, selon

le technicien, par la tendance à

mettre l’accent sur les blessures et

les chocs spectaculaires lors de la

diffusion des matchs àla télévision.

forme

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