

mars - avril 2016
•
anform !
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bien-être
Pâques a toujours été une
période de jeûne oùil faut
assainir le corps sur au
moins 40 jours. Après le
carnaval, on entre en Ca-
rême et on ne festoie plus. On ne mange plus
de viande. Alors, on consommait du poisson.
Les enfants qui avaient l’habitude de chasser
des oiseaux au lance-pierre, se mettaient à
pêcher les ti lapias dans les mares. Pour le
Vendredi Saint et le samedi Gloria, nos grands-
parents faisaient des marinades de malanga
avec des carottes ou du giraumon. Les enfants
partaient dans les quartiers en tapant sur des
casseroles avec des bâtons en chantant
“Mari-
nad, sé sa ki bon” !
Et ils passaient de kaz en
kaz pour recevoir des marinades. Le dimanche
de Pâques, nous pique-niquions à
Bwa Jolan
.
Àla tombée du jour, la savane se colorait de
rose sous l’afflux des touloulous ! Le crabe fai-
sait non seulement partie du repas mais aussi
de nos jeux d’enfants. On versait de l’eau de
mer dans leurs trous pour les faire sortir. Après
la période sainte, nous faisions beaucoup de
cueillettes de fruits dans les bois : goyaves,
mangues, surelles, surettes, cocos secs… et
les enfants confectionnaient des cerfs-volants.
Les sacs plastiques n’existaient pas. On se
servait de papier journal, de fil àcoudre (ou de
sacs de jute défilés) et de la glue des arbres.
Des cerfs-volants bien écologiques ma foi !
Edgard, 53 ans
“Marinad,
sé sa ki bon !”