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juin - juillet 2016
probiotique des micro-organismes très
différents les uns des autres. Quant à
leur efficacité, elle est tantôt réelle et
prouvée par la recherche médicale, tan-
tôt simplement supposée, mais érigée en
atout marketing par certaines marques
de l'industrie agroalimentaire. Ce qu'il
faut retenir, c'est que si un probiotique
a des vertus dans un domaine bien pré-
cis (par exemple, dans le traitement des
diarrhées), il n'aura aucun effet dans un
autre domaine (par exemple, le traite-
ment des mycoses ou des infections).
UNE FLORE FRAGILE
Un vagin en bonne san-
té est colonisé par
de
nombreuses
bactéries,
en
majorité une
flore bacté-
rienne appe-
lée flore de
Döderlein
(du nom du médecin qui l'a découverte
à la fin du XIX
e
siècle). La flore de Döder-
lein est composée de différentes souches
de bactéries appartenant au genre lacto-
bacille. Les lactobacilles, ce sont les sol-
dats du vagin, les bonnes bactéries. Elles
transforment les sucres présents dans la
muqueuse vaginale en acide lactique.
Cela a pour effet d'acidifier le milieu va-
ginal et d'empêcher la prolifération des
mauvaises bactéries (qui ne supportent
pas le milieu acide). Les lactobacilles ont
également une action anti-oxydante par
la production de peroxyde d’hydrogène
(H
2
O
2
), qui attaque certaines bactéries
dangereuses pour la santé. En outre, elles
créent un biofilm protecteur qui recouvre
la muqueuse vaginale. En occupant le
milieu, ces bonnes bactéries bloquent
la prolifération des mauvaises bactéries,
mais aussi des champignons microsco-
piques
(Candida albicans
) responsables
des mycoses. Reste que ce milieu est fra-
gile. La prise d'antibiotiques, une hygiène
excessive (douches vaginales), des vête-
ments trop serrés, la chaleur, le port d'un
maillot de bain mouillé trop longtemps,
etc., peuvent altérer cette flore. La dispa-
rition des bonnes bactéries ouvre alors
la voie aux bactéries dangereuses, aux
mycoses, et aux infections sexuellement
transmissibles (IST).
RÉTABLIR L’ÉQUILIBRE
Les probiotiques prescrits en gynécologie
sont des lactobacilles, dont la mission
est de rétablir l’équilibre de la flore vagi-
nale. Ces bactéries vont, dans un premier
temps, remplacer la flore défaillante ou
inexistante, puis recréer des conditions
favorables au rétablissement de la flore
naturelle. La flore vaginale naturelle
contient plusieurs souches différentes
de lactobacilles. Aussi, les probiotiques
vaginaux comportent 1à 3souches diffé-
rentes de lactobacilles.Ces traitements se
présentent sous la forme d’ovules à insé-
ma
santé
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