Previous Page  15 / 116 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 15 / 116 Next Page
Page Background

avril - mai 2016

anform !

15

question d'actu

vient le mal de tête. La douleur s'ins-

talle souvent d'un seul côté du crâne

et pulse comme un cœur qui bat. Elle

augmente avec l'activité, le bruit, la

lumière et s'accompagne parfois de

nausées et de vomissements. La crise

peut durer entre 4 et 72 h et se repro-

duit plusieurs fois par an, voire plu-

sieurs fois par mois ! La migraine est

donc handicapante. Quand les crises

sont fortes, pas question de travailler

ni de sortir. On estime que la migraine

ferait perdre 20 millions de journées

de travail en France. Elle affecte aussi

la vie sociale : pas question de sortir

pendant les crises et parfois en-de-

hors, par peur d'en déclencher une...

PAS toUJoURS eFFICACeS

Or, la migraine ne se soigne pas. Les

médicaments existants visent à écour-

ter et espacer les crises. En outre, ils

ne sont efficaces que chez les deux

tiers des malades. Deux classes de

médicaments sont aujourd'hui recom-

mandées par la Société française

d'étude des migraines et céphalées.

La première est constituée des anti-

inflammatoires non stéroïdiens (AINS),

classiquement utilisés contre la dou-

leur, comme l'aspirine ou l'ibuprofène.

Ils ne fonctionnent pas toujours et,

utilisés trop souvent, agressent le sys-

tème digestif, provoquant des ulcères,

reflux gastro-œsophagiens, maladies

des reins... La seconde comprend les

triptans, arrivés sur le marché il y a une

vingtaine d'années. Ceux-ci agissent

directement sur le mécanisme migrai-

neux. La migraine résulte en effet de

l'activation anormale des nerfs triju-

meaux qui innervent le visage. Elle

provoque la dilatation des vaisseaux

sanguins qui irriguent les méninges

(les enveloppes du cerveau) et le

cerveau, et une inflammation. Les

triptans agissent en resserrant les

vaisseaux du système vasculaire des

nerfs trijumeaux. Ils sont le plus sou-

vent bien tolérés mais comme ce sont

des vasoconstricteurs, ils sont contre-

indiqués en cas de problèmes vas-

culaires (antécédent d’infarctus du

myocarde, d'AVC, d'hypertension

non contrôlée…). Par ailleurs, ils

ne fonctionnent pas chez tout le

monde et ne doivent pas non

plus être pris plus de 10 jours

par mois.

tRAIteMentS

PRoMetteURS

De nouvelles molécules pour-

raient venir soulager une par-

tie des migraines résistantes, et

compléter cet arsenal. Ce sont

des anticorps construits spécifique-

ment pour se lier au peptide CGRP, im-

pliqué dans la dilatation des vaisseaux

sanguins du cerveau, et le neutrali-

ser. Quatre firmes pharmaceutiques

testent actuellement de tels anti-

corps sur des malades, avec des

résultats encourageants.

“Les

anti-CGRP semblent capables

de réduire le nombre de

jours de migraine”

, indique

le professeur Dallel. D'autres voies de

recherche sont cependant poursuivies.

Certaines équipes utilisent des injec-

tions de toxine botulique au niveau de

la face pour paralyser le fonctionne-

ment du nerf trijumeau. D'autres sti-

mulent le nerf occipital qui transmet le

message douloureux au cerveau avec

une électrode implantée lors d'une

opération chirurgicale. Ces techniques

restent cependant controversées. En

attendant que ces nouveaux traite-

ments se répandent, les migraineux

peuvent se rabattre sur des méthodes

plus douces : la relaxation, la sophro-

logie, le rétrocontrôle biologique (bio-

feed-back) et la thérapie cognitive-

comportementale. Avec un mot

d'ordre : à bas le stress !

7 facteurs

déclencheurs

• Les fluctuations

hormonales

(notamment avant les

règles).

• Les stimulations

extérieures (variations

météorologiques,

lumière, odeurs).

• Des émotions, positives

ou négatives.

• L’alcool et

autres aliments

vasodilatateurs.

• Le manque ou l'excès

de sommeil.

• L’effort physique ou

relâchement.

• Le stress.

© ISTOCK